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Renault va mal, Nissan vaut moins que Subaru : l’Alliance en difficulté

Par Julien - 17 février 2020
Pertes Renault Nissan

Il fut un temps où les excellents résultats de Nissan portaient à eux seuls l’Alliance Renault-Nissan. Ce n’est plus le cas : Renault a enregistré ses premières pertes depuis 10 ans, et Nissan se casse la figure. Heureusement que Mitsubishi et Dacia sont là !

Les dirigeants de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi font la gueule. Et c’est peu de le dire, puisque les bonnes nouvelles se font rares en ce moment. Nissan, déjà, affiche une situation inquiétante depuis de nombreux mois avec des pertes importantes et un catalogue produit qui peine à suivre le renouvellement constant de la concurrence, notamment en Europe. Signe de cette mauvaise passe : l’action Nissan n’a cessé de chuter ces derniers mois pour atteindre un point bas qui amène la capitalisation de Nissan derrière celle de Honda, Mazda et même Subaru !

Aux Etats-Unis, la concurrence est rude pour Nissan. Le pick-up Titan est loin du trio de tête américain, et les SUV (Rogue, notamment) souffrent d’une concurrence accrue. Le marché européen est encore plus compliqué : plus de berline compacte (la Pulsar n’est plus vendue), un Qashqai vieillissant (mais qui sera renouvelé en 2020) et un X-Trail tout aussi âgé. Heureusement que le Juke a été entièrement remanié récemment, mais ses débuts ont été compliqués…

Premières pertes pour Renault

Pour Renault, la vie est moins rude, mais le losange affiche pour la première fois des pertes depuis 10 ans. Carlos Ghosn avait fait un super job pour remonter la marque et le groupe, mais depuis sa supposée fraude, c’est la débandade. L’Espace accumule les problèmes de fiabilité, la Talisman ne rapporte probablement pas autant qu’escompté, la Mégane souffre face aux autres compactes et le Kadjar marche aussi et surtout grâce aux remises. Là encore, il y a des points positifs : Renault est très fort sur le segment B (Captur/Clio) en Europe.

Mais ces segments ne sont pas assez rentables, et les pertes ont été de 140 millions d’euros en 2019. La marque n’exclut pas, aujourd’hui, de l’austérité et des fermetures d’usine. Autant vous dire que les projets de niche (au hasard, Alpine) vont être relégués au second plan.

Que faire ?

Le problème pour Renault et Nissan (et d’autres, comme PSA), c’est que les dirigeants pensent plus « finances » que « ingénierie ». Cela paye à court et moyen terme, mais à vouloir trop jouer sur les coûts et améliorer la rentabilité, on en oublie le coeur de métier : investir pour l’avenir et pour les futures technologies.

Carlos Ghosn était un formidable gestionnaire de grand groupe, ses résultats en attestent. Mais on retient surtout le fait qu’il a fait monter l’Alliance à la tête mondiale de l’automobile, plutôt que les prouesses techniques de Renault ou Nissan. Il faudrait donc peut-être revenir aux fondamentaux : oublier les gains sur les achats, la production, miser un peu moins sur le marketing et la communication, et investir lourdement pour concevoir des produits forts, aboutis et qui offrent un réel avantage sur la concurrence.

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