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Youngtimer | BMW Z1 (1987-1991) : un sèche-cheveux atypique

Par François - 1 avril 2020
Dossier youngtimer BMW Z1

En 1987, au salon automobile de Francfort, le constructeur allemand munichois dévoile le troisième cabriolet de son histoire après le 507 (1955) et le 328 (1936) : la BMW Z1. Basée sur la Série 3 e30 325i, elle incarne un modèle qui a pour but d’innover et de surprendre. Flash back sur le cabriolet qui a permis de paver la voie aux futurs Z3 et Z4.

Les ingénieurs BMW, sous les ordres du premier directeur de BMW Technik GmbH, Ulrich Bez, avaient carte blanche pour cette nouvelle BMW Z1. Celle que vous allez apprendre à connaître et qui dispose d’un moteur central avant à propulsion arrière a très bien failli être un cabriolet à moteur central arrière et à quatre roues motrices ! Cette deuxième option a finalement été abandonnée pour des raisons de coûts et de timing de production.

BMW Z1

Moteur

La BMW Z1 reprend la mécanique de sœur la 325i e30, un 6 cylindres. Le bloc M20 de 2494 cm3 de cylindrée développe 170 chevaux et 221 Nm de couple. Ce dernier a été placé le plus en arrière possible dans le compartiment moteur afin d’optimiser au mieux la répartition des masses. On retrouve ainsi 49% du poids de la voiture sur l’avant et 51% sur l’arrière.

Côté transmission, copier-coller de la 325i e30. Si la boîte de vitesses à 5 rapports est correct, elle souffre d’un étagement un peu trop long. Conséquences, la BMW Z1 manquera parfois de couple pour se mouvoir, accusant un poids de presque 1300 kg. Assez lourd pour un roadster de l’époque. Le 0 à 100 km/h est abattu en 8 secondes et la Vmax est atteinte à 220 km/h, ce qui est honorable. L’atout majeur de ce cabriolet est la sonorité typique du 6 cylindres BMW.

Les rivales sur le segment du (petit) roadster ne se bousculent pas. Seules les Alfa Romeo Spider 2.0i (126 ch) et Mazda MX-5 1.6 NA (115 ch) lui feront brièvement concurrence. La BMW Z1 n’en fera d’ailleurs qu’une bouchée sur ligne droite avec un 0 à 100 km/h plus efficace que l’italienne (9,7 secondes) ou la japonaise (9,8 secondes). Ce n’est pas « la même limonade » une fois sur routes sinueuses, où la japonaise prend clairement l’avantage malgré ses 55 ch en moins.

Moteur de la BMW Z1

Au volant de la BMW Z1

RAS. C’est de l’allemand, c’est un rail, le tout couplé un châssis typé « balade dominicale ». N’oubliez pas que ce n’est pas une sportive. Son châssis est une monocoque en acier, ce qui a l’avantage d’augmenter la rigidité en torsion, tout comme son plancher en matériaux composites ou le tube en acier intégré au cadre du pare-brise. Son train avant McPherson spécifique est dérivé de celui de la série 3. En revanche le train arrière multibras (ou « à bras Z ») est une nouveauté chez BMW. Ces éléments offrent ainsi un comportement routier rigoureux à la BMW Z1, malgré un poids (1255 kg) supérieur à la concurrence qui se situe plus proche de la tonne, voir en dessous.

Côté freinage, il manque peut être d’un poil de mordant. La BMW Z1 est dotée de l’ABS et de la direction assistée (de série), comme sur la Série 3. Le roadster allemand est chaussé avec des jantes 16 pouces, sur lesquelles sont montés des pneumatiques Pirelli P700Z (ou Michelin MXX dans certains cas).

Globalement, le comportement routier de la BMW Z1 est dans la vaine de la majorité des autres modèles de la marque : c’est un rail ! Vous vous sentirez rarement en danger, mais au prix de sensations sportives bridées. C’est tout l’inverse de la Mazda MX-5 1.6 NA (115 ch) qui offre à l’époque de belles sensations avec un châssis très (trop ?) joueur, à défaut d’avoir le confort, la fiabilité moteur ou encore la sérénité de l’allemande sur ligne droite. Enfin, comment ne pas parler de ses portes escamotables électriquement. C’est là l’élément principal qui pourrait vous faire craquer. La BMW Z1 peut même être conduite portes baissées. Les sensations inhabituelles mais addictives sont au rendez-vous, similaires à celles que l’on peut ressentir dans un buggy.

Intérieur de la BMW Z1

Bilan

Acheter une BMW Z1 c’est acheter un sèche-cheveux fixé à un rail. Un rail allemand qui plus est. Parfaite pour vos sorties dominicales et pour faire tourner des têtes grâce à ses portes escamotables électriquement, la rigidité de son châssis et son poids aseptisent un peu les sensations à bord.

Vous étiez prêts à l’acheter on le sait… Derrière vos valeurs « pro-Mazda MX-5 » une petite voix intérieure vous avez enfin convaincu d’abandonner vos idéaux sportifs pour le confort et le look de la BMW Z1. Sauf que voilà, côté occasion, c’est la folie. A date, on frise les 45000€ à 55000€ pour un modèle en bon état. Autant vous dire qu’un paquet de youngtimers sont disponibles pour ce prix là, et beaucoup plus performantes. Mais si c’est l’originalité et la rareté qui sont vos critères d’achat, alors économisez et craquez pour l’allemande.

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