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Voiture électrique ou thermique : on sait enfin qui pollue le plus

Par François - 14 août 2019
Impact écologique : thermique vs électrique

Team thermique VS Team électrique. Voilà l’éternel débat sans fin du moment, à savoir lequel des deux types de véhicule pollue le plus. Même si à la fin de la journée, pour schématiser, les deux camps iront au même Carrefour en SUV ou en vacances en avion/paquebot en faisant un doigt à leur conscience écologique, l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) vient de nous donner une réponse qui devrait clore le débat afin que l’on puisse faire une fixette sur autre chose…

Tout d’abord, il ne peut pas y avoir de débat, d’argumentation ou d’analyse sans prendre en compte l’ensemble de l’impact écologique d’une voiture, qu’elle soit thermique ou électrique. Il est ainsi question de la fabrication, de l’utilisation et enfin du recyclage.

Fabrication : victoire du thermique (3.74 t) face à l’électrique (6.57 t)

A ce niveau, ce n’est autre qu’une grosse boucherie pour la voiture électrique. On parle ici (en moyenne) de 50 % de CO2 de plus qu’une voiture thermique. Pour cause, afin de fabriquer une batterie, il faut différents métaux assez difficiles à extraire et à transporter (cobalt, graphite, manganèse, lithium, nickel, etc.), sans parler de tous les produits chimiques, nocifs pour l’environnement, mais nécessaires à leur raffinage. Bilan, la voiture thermique va rejeter 3,74 tonnes de CO2 à elle seule (assemblage inclus) contre 6,57 tonnes de CO2 pour une voiture électrique (assemblage également inclus). But! pour le thermique, 1 – 0 balle au centre, Elon Musk n’a qu’à bien se tenir !

Utilisation : victoire de l’électrique (2.34 t) face au thermique (18.26 t)

Retournement de situation. Comme dirait un grand maître penseur répondant au nom de Hubert Bonisseur de la Bath  : « c’est la piquette Jack ! T’es mauvais ! ». Touche humoristique à part, en France, l’écart est si important du fait que notre électricité provient aux trois quarts du nucléaire, ce qui ne rejette pas de CO2. « En Chine, aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Pologne, où l’électricité est en grande partie tirée du gaz, du pétrole ou du charbon, le bilan est moins positif » déclare José Baghdad, expert automobile chez PwC France.

Avant de vous commenter l’écart, notez que la bascule se fait aux alentours des 30 000/40 000 km. A ce stade, on est sur un bilan carbone similaire. C’est par la suite que l’addition fait mal pour le thermique. L’étude de l’ADEME se base sur un kilométrage réalisable de 150 000 km pour ces deux types de motorisation. Bilan, la voiture thermique va rejeter 18.264 tonnes de CO2 à elle seule (coût de la production du carburant inclus), contre 2,34 tonnes de CO2 pour une voiture électrique (coût de la production de l’électricité inclus).

Bilan : l’électrique gagne 9 à 22

En somme, vous avez dû faire l’addition ou lire le sous-titre ci-dessus. Si l’on cumule l’impact environnemental de la fabrication et de l’utilisation des deux voitures, l’électrique émet 9 tonnes de CO2 là où le thermique rejette 22 tonnes. Voilà qui vous laisse, si vous comptez au gramme près votre impact carbone, de la marge si votre batterie venait à prendre feu. Sans arriver à de telles extrémités, le recul de ces 7-8 dernières années montre que beaucoup de voitures électriques franchissent déjà la barre des 150 000 km, ce qui conduit de plus en plus de constructeurs à garantir leurs batteries jusqu’à cette limite kilométrique.

Notez que cela n’enlève en rien la qualité de l’expérience de conduite d’une thermique, bien supérieure à celle d’une électrique si vous voulez notre avis. Mais les faits sont les faits. Vous pouvez continuer à conduire vos sportives, comme nous le weekend avec « Maman », mais ne vous faites pas l’avocat du thermique en balançant des infos ou de la fake news. En ce qui concerne la source principale, l’ADEME, bien que cet organisme indépendant soit connu pour son « penchant électrique », les chiffres concordent avec d’autres sources.

Ah si… et le recyclage dans tout ça ?

Nous allons volontairement faire un focus sur l’électrique puisque l’enjeu est plus important du côté de l’électrique, étant donné que le processus de destruction et de recyclage d’une voiture thermique n’est pas prêt de changer. La durée de vie moyenne d’une batterie électrique est de dix ans. A terme, ces dernières seront détruites et transformées en déchets pouvant dépasser les 100 000 tonnes par an. Attention donc à l’effet boule de neige qui conduirait à l’accumulation rapide de ces batteries hors d’usage.

A ce titre, nombreux sont les gouvernements qui soutiennent la R&D favorisant le recyclage de ces batteries. Croyez-nous, en surfant sur la vague du « protéger la planète », dès que des gros industriels auront trouvé un moyen de s’enrichir sur le traitement de ces déchets dangereux, cette problématique n’en sera plus une. Ils passeront pour des entreprises impliquées, et l’électrique polluera encore moins. Une pierre deux coups !

Source : Le Parisien / ADEME

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12 Commentaires

  1. Sébastien Girard dit :

    Le CO2 est ultimement absorbé par les plantes. Ce n’est pas de la pollution à proprement parler, (je ne dis pas qu’il ne faut pas s’en soucier par contre). La vrai pollution, ce sont ces gaz nocif comme l’ozone, les NOx, les hydrocarbures mal brûlés, et les microparticules pour la plupart cancérigènes. Sur ce tableau la voiture thermiques est définitivement perdante.

    1. Chut stp dit :

      Euh, le CO2 n’est pas entièrement absorbé par les plantes, sinon on aurait pas de problème de réchauffement climatique !
      D’ailleurs, le plus gros absorbeur de CO2, ce ne sont pas les plantes, mais le plancton.
      Et quitte à parler des gaz nocifs, on en parle de tout ceux produits par la production de batteries/ composants électroniques ? La thermique n’est clairement pas perdante.

      1. Baudrier dit :

        C’est bien, continuez à vous accrocher… qu’est ce qu’on se marre.
        Franchement, on s’ennuierait sans des gens comme vous, merci!
        Vous êtes la preuve vivante que l’ignorance n’a pas de limite.

      2. Gné ? dit :

        Oui je veux bien qu’on en parle de tous ces gaz? Tu as l’air au courant, explique moi, je suis curieux…

  2. vermeulen dit :

    Quid de l’énergie et de la pollution pour extraire, raffiner et acheminer le pétrole.
    Quid du rendement énergétique du moteur à combustion par rapport à l’électrique
    Durant tout le XX siècle, on n’a fait que gaspiller l’énergie tout en polluant.

    1. Mike dit :

      C’est exactement ça. Dans toutes les études ont nous dit avoir calculé la fabrication de l’électricité et si elle est neutre ou non en co2… Pourtant aucune étude ne précise avoir calculé du forage à la station Service!

      Ses un calcul qui existe déjà depuis longtemps donc, pas besoin de le préciser où juste ce bilans est mis de côté???

  3. David dit :

    Finalement, il manque une information : dans un pays comme la Norvège (qui incite énormément le passage à l’électrique), quel est le bilan dans ce cas (électricité non-nucléaire) ?
    Merci pour l’info.

  4. Charles dit :

    C’est dommage d’annoncer qu’il y a enfin une étude qui prend L’ENSEMBLE de l’impact écologique quand les chiffres indiqué ne prennent clairement pas en compte tout les effets nocifs…
    Comme il a été dit, l’acheminement du pétrole pour le thermique, le recyclage pour l’électrique, et tous les autres gaz nocifs (à la fabrication, utilisation et recyclage) pour les deux.
    C’est une étude effectivement très complexe, et même si l’électrique en sort gagnant on ne pourrait pas remplacer toute la flotte thermique en plusieurs années, mais c’est dommage de faire croire à la plus part des gens que ça se résume juste à ça !!!

  5. Arnaud dit :

    Rappelons aussi qu’une voiture électrique allemande est à peu près une voiture au charbon. En effet :
    – le charbon représente à peu près 40% du mix électrique allemand,
    – le rendement d’une centrale thermique à flamme est d’environ 40% (ce qui veut dire qu’il faut brûler 2,5 fois plus de charbon que d’énergie électrique nécessaire sur le réseau).

    En résumé, pour 100 kWh consommés par une voiture électrique allemande, 40 kWh ont été fournis par une centrale au charbon, et pour les produire, elle a brûlé 2,5 fois plus, soit 100 kWh de charbon.

    Conclusion, la voiture a consommé 100 kWh de charbon. Bel exemple que nous donnent nos amis Allemands, n’est-ce pas !

  6. Gné ? dit :

     » Notez que cela n’enlève en rien la qualité de l’expérience de conduite d’une thermique, bien supérieure à celle d’une électrique  »

    Vous avez réellement conduit une électrique pour dire ça ?

    Pas de bruit, pas de vibrations et un couple instantané. De part sa conception même le thermique est très loin derrière l’électrique en terme d’agrément de conduite. En général, la transition ne se fait que dans un sens, je ne connais personne qui soit revenu au thermique

  7. Didier C dit :

    On se ferme aux territoires occidentaux, mais, surtout à la voiture, celle de Monsieur tout le monde.
    Une analyse ne doit pas ignorer plusieurs facteurs:
    – Économiques.
    – Géopolitiques.
    Que pensez-vous de la résistance des autres continents comme l’Afrique par exemple.
    Aujourd’hui on y trouve des voitures qui ont plus de 1 million de kilomètres.
    Ces populations ne peuvent pas changer demain pour l’électricité.
    Ce qui me frappe dans tous ces commentaires c’est le nombrilisme aux occidentaux pollueurs.
    Mais quel continent pollue le plus ?
    Prenez les pays de l’Afrique noire, croyez-vous que le chauffeur de taxi ou le conducteur de camion saura entretenir voire rapiécer un véhicule électrique ?
    Allons faire un tour dans les pays asiatiques autre que la Chine et le Japon.
    Les triporteurs seront-ils un jour électriques ?
    Ce sont des éléments que nous ne pouvons pas occulter.
    Économique et Géopolitique.

  8. Robert Dervaux dit :

    Difficile d’ëtre exhaustif dans ce genre de débats. Deux remarques cependant:
    1 les batteries sont recyclées à 85% dans des usines au Canada et en Norvège. La quantité retraitée est encore faible, faute de batteries en fin de vie
    2 personne n »est capable de mesurer l’impact désastreux des gaz d’échappement sur la santé des citadins en particulier. Et là, les VE n’en produisent aucun.

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