C’est en tout cas se qui se passe en Suisse depuis des années. Il s’agissait pourtant d’un marché avec une part non négligeable de voitures en transmission arrière (propulsion), mais les intégrales ont tout grignoté. Dites merci (ou merde) aux SUV.
Ce graphique, qui nous est proposé par le cabinet d’analyse automobile JATO, est édifiant. Il montre la part de chaque transmission (avant, arrière ou intégrale) dans les ventes automobiles depuis 1985. A cette époque, les propulsions représentent 20 % du marché total suisse ! Un chiffre assez incroyable quand on sait qu’en France, cela doit tourner à des chiffres ridicules de moins de 4 ou 5 %.
Mais avec l’arrivée de la transmission intégrale sur les berlines, puis, surtout, sur les SUV, tout a changé. Globalement, la part des tractions n’a pas énormément bougé, mais celle des propulsions a été littéralement mangée par les quatre roues motrices.
Nous devons ce retournement de situation à deux choses : Audi, d’abord, qui a largement mis en avant son Quattro depuis les années 80 (vite suivi en termes de volumes par le xDrive de BMW et le 4Matic de Mercedes), puis aux SUV. Eh oui, ce sacro saint SUV bouffe tout cru les berlines, coupés et cabriolets, et si vous vous demandiez pourquoi ces autos sont en danger sur certains segments, vous avez votre réponse.
Evidemment, il s’agit d’une spécificité du marché suisse, qui est très tourné vers les quatre roues motrices (usage en montagne, etc). Mais tout de même : à ce rythme, il n’y aura presque plus que des tractions ou des 4×4.