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Muscle cars : étaient-elles aussi puissantes qu’on le dit ?

Par Julien - 8 avril 2020
V8 Muscle car

Il est fréquent de lire que les V8 américains de la grande époque sortaient beaucoup plus de chevaux que ce qui était écrit sur la fiche technique. Ça n’était pas la vérité, et plutôt un « mythe » créé pour grossir l’aura de ces muscle cars. En revanche, un V8 de 1968 en bonne santé avec quelques modifications peut, visiblement, sortir de belles valeurs.

Vous avez peut-être déjà lu cette fameuse légende des muscle cars américaines de l’époque dont les puissances étaient « volontairement » dégradées sur le papier, pour ne pas trop effrayer les compagnies d’assurance. Sachez une chose : c’est totalement faux. C’est même pire que ça : les puissance annoncées par les constructeurs, notamment dans les années 60 et 70, étaient largement surévaluées.

Des V8 testés sur banc, la norme « SAE »

A la grande période des « muscle cars », il n’y avait pas d’ordinateurs, de capteurs en tout genre et de bancs d’essai numériques. Il fallait alors trouver une solution pour mesurer la puissance des véhicules. Aux Etats-Unis, la norme alors utilisée était la SAE (pour « Society of Automotive Engineers »).

Concrètement, il s’agissait de tester le moteur sur un banc en laboratoire, sans aucun équipement : pas d’entrée d’air, aucun échappement (ni catalyseur, rien), pas d’accessoires (direction assistée, climatisation…). Juste le moteur, et lui seul, qui crache tout ce qu’il peut.

V8 Muscle cars

Forcément, c’est le cas de figure idéal, mais ça ne représente pas du tout la puissance envoyée au sol. Selon les spécialistes qui ont passé en revue les puissances annoncées sur les cartes grises, il fallait compter au moins 30 % de pertes à la roue, et même parfois bien plus : une Chevrolet Chevelle SS équipée du V8 LS6 (« LA » muscle car) était annoncée à 450 hp, mais dans la réalité, il y avait guère plus de 288 hp aux roues arrière, en sortie de concession. Soit une puissance « nette » (sur test, à partir de 1972, avec toute la ligne d’échappement, les accessoires, l’admission….) d’environ 350 ch au vilebrequin.

On est très loin des 450 hp avancés par les marques… Et il faut bien rappeler que nous sommes sur un V8 7.5 à double carburateur : ce qui se faisait de plus puissant à l’époque, à peu de choses près.

Un V8 d’époque vraiment puissant ?

Il y avait des moteurs plus performants que d’autres. Le fameux V8 Hemi (avec ses chambres de combustion hémisphériques) était annoncé à 426 hp, mais en 1972, grosse révolution : la norme de test change. Les moteurs sont désormais testés avec tous les accessoires, échappement et admission. Le Hemi passe alors à environ 350 ch au vilebrequin. Une belle valeur, mais bien éloignée de celle de départ !

Ce propriétaire de Plymouth RoadRunner a revu la mécanique de son auto (annoncée d’origine, une information évidemment impossible à confirmer…). Le big block 440 (7.4 litres) a reçu quelques évolutions, notamment au niveau des pistons et autres équipements mobiles. La partie haute du moteur a également reçu des modifications (cames, soupapes…). Avec la suppression totale de la ligne d’échappement (pour des tubes latéraux) et avec un carburant à indice d’octane 100, l’auto revendique 560 hp à la roue, sur banc.

A première vue, cela paraît gros : d’origine, un tel moteur ne sortait pas plus de 300 à 350 ch à la roue. C’est donc 200 ch de plus, sans céder à la suralimentation. Mais le carburant joue énormément dans l’équation : dans les années soixante, ils étaient de très mauvaise qualité aux Etats-Unis.

Quoi qu’il en soit, désormais, vous le saurez : quand on vous dira qu’un V8 américain d’une muscle car sort bien plus de chevaux que ce qui est annoncé, c’est… une bonne vieille légende.

7 Commentaires

  1. Pellerin dit :

    J’ai eu la chance d’avoir une corvette 1970 en 1993. 350cv annoncés . Au banc de puissance il est sorti 246cv aux roues arrières

  2. Jonathan dit :

    Si on compare avec ce qui se faisait en europe pour le même prix à cette epoque, 250ch aux roues c’etait enorme rapport qualité prix et surtout sensation car même avec cette puissance c’était 100 fois plus l’eclate qu’avec les moteurs et voitures aseptisées d’aujourd’hui. Une Muscle car c’est un tout, un moteur rageur, une conduite dangereuse, un bruit à faire trembler la terre, un look rock’n roll… tout ce qu’on a jamais fait en Europe et même encore aujourd’hui.
    Et un autre detail, même avec plus de 50 ans ces bagnoles là roulent toujours, les pièces sont toujours reproduites et defoncent les bagnoles de maintenant. On verra si dans 50 ans une RS3 roule toujours et si elle a toujours 360ch. Toutes les sportives européennes de maintenant en 5 ans même pas elles sont cuites.

  3. Piero dit :

    A partir de 1972 il me semble ce n’est plus en puissance SAE que l’on parle, du coup les chiffres sont beaucoup plus bas. Mais malgré tout ça envoie bien, un vieux V8 américain c’est surtout du couple ( J’ai une Chevrolet Chevelle de 1970 avec un 350ci ).

  4. Marc dit :

    Oui bien sûr à l’époque c’était puissance SAE grosse sans accessoires directement au vilebrequin après il y a eu SAE net la c’était avec tous les accessoires clim s’il y avait clim alternateur direction assistée exetera coupleur de ventilo.

    J’ai une C3 L46 je peux vous dire que beaucoup s’accroche derrière il suffit de bien la régler richesse au ralenti pour le carbu un bon calage à la lampe stroboscopique si le moteur est encore assez étanche il délivre une belle puissance surtout en cabriolet elle ne fait que 1461 kg.

    C’est surtout le couple qui compte et puis c’est Magique le bruit et le reste.

    Elle était quand même donné pour 5 secondes 3 du 0 à 100 c’est magnifique pour l’époque même pour aujourd’hui.

  5. Lionel dit :

    Bonsoir j ai une fastback 68 BM 4V avec un 302 refait par blue print et qui fait 235cv donc je pense avoir 200cv aux roues (poid de la voiture bien entendu) parceque tout simplement une Clio rs trophy n a pas réussie a me doubler et moi non plus ,ce n etait pas un départ arrêté c etait a l acceleration en seconde sortie de rond-point .
    Donc à l epoque les chevaux étaient souvent sur évaluées à par les big blocs 429 de ford et 426 hemi de dodge etc….
    N oubions pas que ce sont des moteurs à arbre à cames central comme le mien donc ce n est pas si mal pour l époque. Et je suis sur que mon 302 de 1968 roulera toujours dans 50 ans .
    Bref à choisir entre ma fastback 68 ou une 911 , AMG RS3 et j en passe je choisi ma 68 elle ma toujours ramenée à la maison.

  6. Perrot dit :

    Bonjour à tous,
    Je possède une dodge Charger de 70 avec le fameux 440 donc donnée constructeur 375 ch SAE. J ai du refaire entièrement le moteur ( stocker 496 , culasses alu , nouveau carburateur enfin la totale. )
    Une fois tout fini et rodage terminé, je suis allé la faire passée au banc de puissance.
    Résultat 370 CV. Donc je vous confirme également que la puissance de l époque était bien surévaluée.
    Bonne journée à vous tous

  7. Vettefab dit :

    Salut,
    Bon, pas mal d’aberration dans l’article, le 426 Hemi a par exemple disparu du catalogue après 71.
    Le mélange entre les puissances SAE gross, SAE net, chevaux au vilebrequin, chevaux aux roues… (Quelles normes pour les deux derniers ?)

    Même les chevaux « modernes » sont différents entre les PS (chevaux européens) et les HP (chevaux américains). Et prenons une C6 Z06, elle fait seulement 505hp aux US alors qu’elle fait 512ps en Europe mais en fera toujours beaucoup moins « aux roues » dû aux pertes de la transmission, du pont, des cardans, des roulements de roue, de la déformation des pneus…

    Bref.
    Les chevaux annoncés à l’époque sur les 318/327/302/383…. correspondent plutôt bien à la puissance des moteurs mesurés selont les normes d’époque.

    En revanche, toujours en mesurant selon les normes correspondantes à leur époque respective, un L-88 développe plus de puissance que sur la brochure Chevy de 1968, pareil pour un 426 street Hemi ou un Boss 302.

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