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Les prix des carburants sont bien trop bas en France

Par Julien - 23 septembre 2019
Prix carburants France

SUV, moteurs de plus de 180 ch de plus en plus répandus, gros boudins, conduite façon « Michaël Schumacher » et recherche éternelle de la performance : le prix des carburants est-il, au final, réellement un problème en France ? 

Trouvez-vous que le sans-plomb ou le gazole sont trop chers en France ? Allez, on parie que 99 % d’entre vous nous diront oui. Mais en réalité, les carburants n’ont jamais été autant accessibles qu’en 2019. N’écoutez pas les gilets jaunes, la réalité est indiscutable et scientifique : « avec une heure de Smic vous vous payiez 3 litres de carburant en 1973, 5,8 litres en 2001 contre 6,7 litres aujourd’hui. Plus concrètement, 1 heure de Smic vous permettait de rouler 30 km en 1973 contre plus de 130 km aujourd’hui« . Voilà qui est dit.

Attaque en Arabie Saoudite, hausse en France

Le principal producteur de brut saoudien s’est fait attaquer tout récemment, réduisant ainsi de moitié sa production. Résultat : les prix à la pompe augmentent en France, mais moins que ce qui était attendu, avec environ 2 à 3 centimes de hausse en une semaine. Le litre de SP est à 1,51 €/L à l’heure où nous écrivons cet article. En euros convertis, ce même litre était, en 1973, à… 1,50 €/L, mais avec des voitures qui consommaient quasiment deux fois plus qu’aujourd’hui. Faites le calcul : rouler n’a jamais été aussi abordable qu’en 2018/2019.

Le carburant, c’est un peu comme la clope

Elon Musk

Pour réduire le nombre de fumeurs, la France a eu une idée lumineuse : augmenter les taxes (encore et encore !). A force de faire exploser le prix du paquet, les fumeurs ont effectivement calmé le jeu. Mais alors que les Français se plaignent toujours plus du prix du plein, nous voyons également toujours plus de voitures sur les routes (40 millions en 2019, contre 20 millions en 1980), faire des distances moyennes de plus en plus grandes, avec des autos toujours plus puissantes, plus hautes, et avec des pneus toujours plus généreux.

Où voulons-nous en venir ? C’est très simple : le Français (et plus largement l’Européen) se moque, en fait, du prix du carburant. Si cela le gênait vraiment, il n’achèterait pas autant de SUV (35 % des ventes), et surtout, il roulerait autrement sur la route. Vous en voyez beaucoup, vous, des conducteurs qui lèvent le pied à l’approche d’un rond-point plutôt que de piler 5 mètres avant, et de relancer, gaz à fond ?

Rendez-vous compte : pour 1,5 € (10 francs), vous avez un litre d’un carburant qui a nécessité une extraction à l’autre bout du monde, un transport en bateau, un raffinage dans une usine avec des centaines d’employés, une distribution par camion et un stockage dans une station-service. Pas cher, on vous le dit.

La « conduite débile »

Conducteur

Nous en arrivons au sujet principal : la conduite. Une récente discussion avec un chauffeur poids lourd expérimenté nous a fait réaliser à quel point l’automobiliste se contre-fout, en réalité, du prix du carburant. Il nous racontait avoir réalisé une moyenne de 28 L/100 km avec son camion sur 14 000 km, contre 40 L/100 km pour son collègue, sur le même camion. A la fin de l’année, le patron a constaté l’écart entre les deux salariés : le premier lui coûtait presque deux fois plus cher que le second. Depuis, le patron a décidé d’appliquer des règles obligatoires d’écoconduite à ses employés, avec d’énormes économies à la clé.

L’automobiliste, c’est un peu pareil, mais à une échelle bien moindre. Si, vraiment, le budget carburant posait un problème aux citoyens des pays développés, nous verrions plus de break que de SUV, nous verrions moins de gens qui se collent les uns les autres sur la route, ou qui accélèrent pied au plancher entre deux rond-points distants de 100 mètres…

Mais alors, pourquoi râler ?

La vie coûte toujours plus cher, et les « anciens » ont pour habitude de dire que l’on pouvait bien plus rouler 30 ans en arrière. Si l’on compare strictement les prix des véhicules et des carburants, c’est archi faux. En réalité, c’est tout ce qu’il y a autour qui pèse dans les budgets actuels : nos grands-parents n’avaient pas d’iPhone, d’abonnement de smartphone ou d’Internet/Netflix, de dressing ultra rempli, de 300 chaînes de télé… Et puis il y a l’autre grand problème : le poids du logement dans les dépenses des ménages, qui plombe tout. Mais ce que l’on voit, avant tout, c’est ce qui s’affiche sur la pompe, régulièrement, lorsque le plein est fait, alors qu’au final, il n’a pas bougé !

Bref, les postes de dépense se sont multipliés, mais nous continuons de nous focaliser sur le prix du litre, jugé injuste, alors que rouler n’a jamais été aussi bon marché. Si cela ne vous dérange pas (trop), et que vous aimez, comme nous, rouler et conduire, bienvenue au club. Mais si vous êtes monsieur ou madame « semelle de plomb », et que vous avez envie d’insulter la Terre entière à chaque passage en station service, soyez plus cohérent : achetez une Toyota Prius, déprimez un bon coup devant le design de l’auto, et roulez « cool ». Vous verrez, vous ferez d’énormes économies.

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