Pour la toute première fois en Europe, la Mustang Mach 1 débarque sur le Vieux Continent. A l’occasion de sa sortie, Ford nous a donné les clés de l’américaine afin que nous puissions la découvrir sur le circuit de la Ferté-Gaucher en Île de France. Au programme, quelques tours de piste au volant de la Mustang la plus puissante jamais conçue (qui n’a pas un badge Shelby).
Lorsque Ford a annoncé en 2018 qu’il travaillait sur une voiture électrique, cette dernière avait été teasée avec le badge Mach 1, n’en déplaise aux passionnés de la Mustang la plus racée des années 70. La firme américaine a finalement opté pour la dénomination Mach E, pour ce qui est aujourd’hui l’un des SUV 100% électriques les plus performants du monde. Et le badge Mach 1, quant à lui, est de retour sur le hayon de la Mustang V8.
Qu’est ce qu’on achète pour 62 400 € ?
La série spéciale rend hommage son ancêtre avec une multitude de rappels esthétiques comme sa grille de calandre intégrant des évocations des projecteurs additionnels, un spoiler arrière noir, des logos « Mach 1 » spécifiques. Elle embarque également des touches de modernité, comme ses 4 sorties d’échappement, des sièges sport Recaro, une suspension pilotée MagneRide calibrée spécifiquement pour cette version. L’aérodynamisme n’est pas en reste avec un diffuseur en provenance de la Shelby GT500 qui n’est pas commercialisée en Europe (pour 22% d’appui aérodynamique ne plus).
Sous le capot, un V8 de 5 litres de cylindrée (atmosphérique) développant 460 chevaux et 529 Nm de couple. Comptez le 0 à 100 km/h en 4,4 secondes. Les 460 poneys s’exprimeront même à travers l’échappement actif, modulant le son émis en fonction du mode de conduite sélectionné.
Essai sur le circuit de la Ferté-Gaucher
Nous voilà en selle sur notre pur-sang de 460 chevaux. Nous avions le choix entre une version boîte mécanique (BMV6) et automatique (BVA10) à 10 rapports. Nous n’optons pas pour la simplicité et montons à bord d’une livrée en gris Iconic pour une vingtaine tours de circuit, accompagné des confrères.
L’époque où l’on décrivait la Ford Mustang comme une américaine qui ne savait qu’être performante en ligne droite est désormais révolue. Cela reste un paquebot sportif, mais son comportement en virage s’est grandement amélioré. Et particulièrement avec cette Mustang Mach 1, qui mêle contrôle et dynamisme.
Comme à son habitude, la Mustang est très facile à prendre en main en conduite sportive. Après l’avoir apprivoisé sur quelques tours, on identifie rapidement le point de basculement entre le sous-virage progressif et le survirage brutal. Dès lors, l’américaine prend vraiment vie et vous n’avez plus qu’à profiter. La direction et la suspension pilotée MagneRide jouent leur rôle, permettant d’être plus agressifs sur des virages plus serrés. Mais ce qui rend la Mustang Mach 1 différente, c’est clairement l’accessibilité de ses performances.
Le V8 atmosphérique de 5 litres fera plaisir aux nostalgiques des vrombissements à l’ancienne. L’américaine ne nécessite même pas d’être poussée dans ses retranchements pour offrir des sensations. Les plus courageux d’entre vous la pousseront l’aiguille vers le rouge, vous permettant d’atteindre 7500 tr/min. Quoi qu’il en soit, sa bande sonore nous manquera lorsque les normes anti-pollution et/ou environnementales nous obligeront à transitionner vers l’électrique.
Enfin, bien que la Mustang Mach 1 soit plus rapide avec la boîte automatique à 10 rapports en option, et clairement plus propice pour un usage quotidien, il sera dommage à ce stage d’avoir mis la main sur V8 sans en profiter en boîte manuelle (Tremec). D’ailleurs, cette dernière est dotée du même levier blanc de la Bullitt. Couplée à une fonction Rev-Matching, vos erreurs en talon-pointe seront derrière vous. Inutile de s’inquiéter du blocage des roues arrière lors des « downshift ».
Conclusion
Au terme d’une journée au volant de la Ford Mustang Mach 1, l’américaine offre clairement des sensations fortes. Disponible uniquement en Fastback, elle dégage toujours un souffle de « rêve automobile américain ». Son look bodybuildé, son V8 vaillant et ses aptitudes sur la piste nous accorde un arrière-goût de « on y retourne quand ? ».
Malheureusement, son talon d’Achille reste ses 284 g/km d’émissions de CO2. Avec de tels rejets, c’est un cauchemar éveillé pour tous les futurs acquéreurs puisque ces derniers devront rajouter un peu plus de 16 000 € à la facture de 62 400 € (hors options).
En vidéo : la Ford Mustang Mach 1 (2021) en action
L'avis de François (essayeur)
Ne nous mentons pas, la Ford Mustang Mach 1 n’est pas la voiture de sport la plus rapide, la plus efficace ou la plus pointue. Pourtant, elle arrive à dégager des sensations que l’on retrouve pas ailleurs. Elle exerce un attrait irrésistible. Je note également que les modifications apportées à cette Mustang Mach 1 par rapport à la GT valent les 12 500 € que Ford demande en plus (différence tarifaire en date de l’essai > ford.fr).