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Essai longue durée | Daily driver : Suzuki Swift Sport (140)

Par Julien - 10 novembre 2019
Essai automobile longue-durée Daily Driver Suzuki Swift Sport

La Suzuki Swift Sport est une auto censée être l’alliée idéale au quotidien : économique, amusante, et adaptée à la ville avec un gabarit réduit. Nous avons tout de même fait un tour exhaustif de la japonaise sur notre longue prise en main d’une dizaine de jours pour en avoir le coeur net.

140 ch, un prix « tout compris » sans option, un malus réduit et un poids plume, la Swift Sport a de beaux arguments dans un segment aujourd’hui quasiment déserté. Mais est-elle pour autant sans reproches ? Entre montées de col, autoroute et usage urbain, nous avons pu dresser un portrait bien précis de celle qui pourrait bien vous séduire pour vos déplacements quotidiens.

Intérieur, technologie, coffre

Il a toujours été difficile de classer la Suzuki Swift et sa déclinaison Sport. Trop grande pour le segment A, et un poil courte face aux stars du segment B que sont les Renault Clio, Volkswagen Polo et Ford Fiesta. Forcément, avec 3,89 mètres, la Swift Sport boxe entre deux catégories. Son avantage ? Un gabarit réduit ultra pratique en ville. Son inconvénient ? Forcément, une habitabilité plus limitée…

Sièges, position de conduite

De série, la Swift Sport est livrée avec des sièges baquets tissu qui n’offrent que certains réglages : hauteur et inclinaison de dossier pour le conducteur, inclinaison de dossier seulement pour le passager. Dommage. Eh oui, le gros défaut est, comme sur les précédentes générations, une position de conduite trop haute (même avec le siège réglé au plus bas). Du coup, l’absence de réglage de la hauteur se fait un peu sentir pour le passager, même si la garde au toit est franchement généreuse et que les grands gabarits n’auront aucun mal à trouver de l’espace.

Le volant, lui, est réglable en hauteur et profondeur. Un bon point. Après une semaine au volant de la Swift Sport, nous dirions que les grands gabarits auront du mal à trouver une position de conduite parfaite, le siège étant toujours trop « haut », et le volant ne sortant pas assez pour les conducteurs aux grands bras et aux grandes guibolles. Un autre réglage aurait également été le bienvenu : le maintien lombaire. Le siège manque de soutien à cet endroit et les personnes ayant quelques problèmes de dos au niveau lombaire pourraient avoir des raideurs sur de longs trajets. Rien de bien méchant, mais c’est à signaler.

Le pédalier en aluminium est plutôt bien placé, mais nous aurions aimé un poil plus de proximité entre pédale de frein et d’accélérateur. Le « talon-pointe » est toutefois largement réalisable !

Au chapitre des absences, notons l’accoudoir central, qui est un accessoire disponible sur la Swift Sport et qui n’était pas présent sur notre modèle d’essai. Dommage, même si celui proposé est juste un simple accoudoir de siège, placé un peu dans l’axe des changements de vitesse, et pas un vrai accoudoir avec des rangements à l’intérieur. Le toit panoramique/ouvrant n’existe pas sur la Swift Sport : une autre absence regrettable, tant l’intérieur est sombre et manque de luminosité.

A l’arrière, la sellerie est de type 2/3-1/3, et nous trouvons deux points de fixation Isofix. L’assise est plutôt moelleuse et la généreuse hauteur de caisse permet d’avoir une belle garde au toit pour les passagers arrière, y compris les grands adultes. La place centrale est quant à elle utilisable, même par un adulte. Toutefois, il se sentira un peu à l’étroit entre deux autres grandes personnes (nous sommes sur une petite citadine, après tout…).

Position de conduite - Swift Sport (2019)

Technologie

Suzuki fait les choses très simplement pour la Swift Sport : tout est de série, et il n’y a presque aucune option. Les rares options sont le choix de la couleur, et certains accessoires comme ces stickers, et quelques équipements comme le crochet d’appuie-tête, le filet de rangement, le sac de siège, les barres de toit ou encore la glacière. Attention, toutefois, selon le catalogue Suzuki, l’attelage avec le montage du faisceau électrique ne sont pas disponibles sur la Swift Sport, mais seulement sur la Swift classique.

 De série, la Swift Sport embarque Android Auto / Apple CarPlay / MirrorLink, les feux de route automatique (nous en reparlons dans le chapitre conduite), l’écran central d’instrumentation, la climatisation automatique (qui n’est pas bizone), le régulateur de vitesse adaptatif, les projecteurs LED, la navigation, Bluetooth, rétroviseurs rabattables électriquement et dégivrants, sièges chauffants, buses d’aération aux places arrière.

Aides à la conduite

  • Aide au démarrage en côte
  • Alerte au changement de trajectoire
  • Aide à la correction de trajectoire
  • Alerte de franchissement de ligne
  • Freinage automatique d’urgence

On va aller droit au but : la Swift Sport est très, très bien équipée pour une auto de ce prix et de cette catégorie. Si nous voulions pinailler, nous aurions réclamé les essuie-glace automatiques, très pratiques, mais c’est à peu près tout. Pour le reste, l’auto répond à tous les besoins imaginables, et la connectivité CarPlay/Android Auto est toujours aussi pratique.

Ecran tactile

L’écran de 7 pouces n’est pas ce qui se fait de mieux en termes de réactivité et de précision du tactile. L’écran met parfois du temps à réagir au doigt et il faut de temps en temps insister sur certaines commandes pour les activer ou pour changer de menu (particulièrement marqué lors du choix des fréquences de radio).

De série, la Swift Sport embarque la navigation. Nous l’avons bien évidemment testée et elle s’est montrée tout à fait correcte, notamment face à Waze. Nous avons mis les deux en « compétition » sur certains trajets, et Waze ne prend l’avantage que sur les indications de dangers ou sur la signalisation des incidents et des zones de contrôle en temps réel. Pour le reste, le GPS de la Swift Sport fait parfaitement le job, rien à redire.

Dans les menus, peu de réglages liés au véhicule. Pour l’activation ou la désactivation des aides à la conduite, il faut passer par les boutons situés à gauche, derrière le volant, dans la planche de bord. Au niveau des paramètres, c’est donc le strict minimum, mais cela n’est pas un problème sur cette Swift Sport. Côté connectique, notons la présence d’un port USB à l’avant et d’une recharge en 12V pour les appareils tels que les smartphone. En revanche, point de recharge par induction sur la japonaise.

Intérieur - Suzuki Swift Sport (2019)

Rangements

Un vide poche associé à deux « cup holders », mais comme nous vous l’expliquions plus haut, pas d’accoudoir central à trappe pouvant accueillir des objets. Dommage. Pour le reste, c’est du grand classique avec des rangements dans les portières (avant et arrière), une boîte à gant (non rétroéclairée) de taille moyenne et un petit espace de rangement derrière le frein à main.

Coffre, rangements

Une fois rabattue, la banquette laisse place à un coffre de 579 litres, contre 265 litres (norme VDA, sous tablette, donc) en configuration classique. L’accès au coffre est aisé mais le seuil est assez haut par rapport au plancher, ce qui est toujours gênant pour le stockage d’objets lourds. Les banquettes (très légères) se rabattent en revanche très facilement avec les « gâchettes » respectives. Nous avons également passée la Swift Sport au test du « vélo » : caser un gros VTT bien imposant dans la petite nippone. Le verdict en image…

Coffre Swift Sport (2019) Coffre Swift Sport (2019)

Conduite : à son volant

Il est vrai que la lecture de la fiche technique de la Swift Sport donne envie : 970 kg en ordre de marche, 140 ch à 5500 tr/mn et un couple plutôt confortable de 230 Nm entre 2500 et 3500 tr/mn, à mettre en parallèle des 160 Nm obtenus à 4400 tr/mn sur l’ancienne génération. Autant dire que le gouffre entre les deux est immense, et que la différence de caractère s’exprime déjà sur le papier.

Moteur

A l’usage, le gap est tout aussi important. La japonaise s’utilise sur un filet de gaz au quotidien avec un réel bonheur. Le quatre cylindres (alors que la plupart des concurrentes sont en trois cylindres) K14C à injection directe délivre 230 Nm, disponibles relativement tôt, qui tranchent totalement avec le caractère de l’ancienne Swift Sport qui demandait réellement de jouer du levier de vitesses. Ce qui est un réel bénéfice à l’usage tous les jours peut devenir un – petit – inconvénient pour une utilisation plus sportive et plaisir : la Swift Sport 140, bien que bien plus performante, est aussi plus sage, et plus discrète.

La double sortie d’échappement n’émet qu’un léger râle à mi régime, qui se transforme en chant très banal à haut régime. Dommage. Il existe toutefois de bonne pièces dans le domaine : HKS propose par exemple un échappement spécifique pour la Swift Sport.

Le Stop&Start, qui est automatiquement activé à chaque démarrage (si vous n’en voulez pas, il faut donc, comme sur de nombreuses autos, le désactiver à chaque fois par le bouton dédié) se montre un poil brutal lors des redémarrages. Cela entache la souplesse générale de la Swift Sport, en particulier dans les embouteillages et les entrées de rond-points.

Ce quatre cylindres a d’autres mérites, à commencer par la consommation (nous y venons dans le dernier chapitre), mais aussi son gabarit réduit, qui ferait presque penser à un trois cylindres ! L’espace autour du moteur dans la baie est généreux, ce qui laisse présager d’un entretien plutôt aisé sur le long terme pour les bricoleurs, notamment au niveau du collecteur d’échappement/turbo. La seule contrainte sera de démonter une partie de l’admission d’air pour atteindre les bougies, mais au final, rien d’insurmontable.

Boîte de vitesses

Les rapports de boîtes sont relativement cours sur les trois premiers rapports. Le guidage est bon mais les verrouillages accrocheurs. Le phénomène de boîte « qui accroche » des anciennes Swift Sport est encore légèrement marqué sur cette génération qui est associée à un embrayage qui aurait peut-être mérité un peu plus de progressivité.

Et entre cette boîte et les moyeux de roues, un différentiel… qui n’est pas à glissement limité, ce qui manque parfois un peu à cette Swift Sport. Eh oui, ce petit 1.4 turbo est généreux en couple, et les newton-mètres débordent parfois le train avant en sortie de courbe sur des relances un peu trop « pied au plancher ». Si le bitume est sec et la température agréable, tout va bien, mais sur sol humide ou par temps froid, comme nous avons pu le constater, les « pieds au plancher » avec une direction trop braquée sont à proscrire : il faut doser les sorties de courbe pour éviter les pertes de motricité. Heureusement, pour les pistards, il existe des autobloquants adaptables et relativement accessibles !

Direction, suspensions, freinage

La hauteur de caisse de la Swift Sport est plutôt « généreuse » pour une petite sportive. Et à l’usage, la différence avec une Abarth 595, pour ne citer qu’elle, est monstrueuse. La Swift Sport est une auto que l’on peut réellement considérer comme un « Daily » quand l’italienne peut vite se montrer fatigante (en plus d’être bien moins habitable).

L’amortissement montre deux visages : un premier sur des grandes courbes à vitesse élevée où leur souplesse permet « d’asseoir » l’auto aisément. Et un second, où les basses vitesses (grosso modo, l’équivalent des « petits chocs » sur une suspension) se montrent un peu trop verrouillées et filtrent parfois difficilement les petits nids de poule et imperfections de la route.

La Swift Sport est donc ferme, mais pas trop, si bien que l’on sent clairement la volonté de Suzuki d’avoir produit une voiture polyvalente, capable de répondre à bien des besoins. Côté freinage, pas de grande surprise. Les disques de freins de 285 mm (pleins, non ventilés) à l’avant n’ont aucun mal à stopper les 975 kg de la Swift Sport, même si l’on note un petit manque de progressivité dans l’attaque de la pédale de frein. Un côté un peu « ON/OFF » qui se fait surtout ressentir en usage urbain, à basse vitesse.

La direction quant à elle offre un excellent feeling, quoi qu’un poil déconnectée du bitume et des remontées d’informations du train avant. Ni trop souple, ni trop consistante, elle se démarque par un beau compromis, aussi bien agréable en ville qu’en usage plus sportif.

Daily Driver Suzuki Swift Sport Daily Driver Suzuki Swift Sport

Consommation, budget, coûts

Nous ne le répéterons jamais assez : si la réduction des cylindres et du nombre de cylindres a ses limites pour réduire la consommation, il y a encore de gros efforts à faire pour réduire le poids des autos. La Swift Sport en est probablement l’exemple le plus parlant. Au total, sur les 560 km effectués durant notre « vie au quotidien » avec la japonaise, nous pouvons clairement affirmer que les 975 kg de la bête jouent énormément dans son appétit mesuré.

Nous n’effectuons pas de calcul du PRK (prix de revient kilométrique) comme le font certains de nos confrères pour une raison toute simple : il se base sur des variables trop changeantes/incertaines, comme le financement (crédit, LOA…), la décote, l’assurance (qui dépend évidemment du profil du propriétaire) ou encore le prix d’achat (qui varie fortement en fonction des remises). Contrairement à des professionnels comme l’Argus, nous nous concentrons donc sur des critères simples et peu ou pas fluctuants : planning d’entretien, prix des pneus, coût en carburant, malus, achat (sur prix catalogue).

Carburant

Sur environ 600 km, nous sommes passés deux fois à la pompe. La climatisation était activée sur la quasi totalité du temps passé au volant, et la conduite était plus sportive quand les conditions le permettaient. Voici les résultats obtenus :

Plein N°1

  • 22,75 litres, 380 km
  • 90 % route (départementale, col du Semnoz, col des Aravis) – 10 % ville/embouteillages
  • Consommation réelle : 5,97 l/100 km
  • Consommation ordinateur de bord : 6,0 l/100 km

Plein N°2

  • 11,38 litres, 189 km
  • 50 % autoroute / 50 % départementale
  • Consommation réelle : 6,02 l/100 km
  • Consommation ordinateur de bord : 6,1 l/100 km

Les anciennes Swift Sport avaient tendance à minimiser la consommation sur les données d’ordinateur de bord. Ce n’est clairement plus le cas, et dans le cas d’un usage quotidien classique, il paraît clair qu’il est compliqué d’aller au delà des 7 litres tous les 100 km, à moins d’être constamment dans les embouteillages, de ne faire que des petits trajets à froid ou bien de rouler sans arrêt en se servant des 140 ch.

Daily Driver Suzuki Swift Sport

Pneumatiques

La Swift Sport est chaussée d’origine en Continental ContiSport. La dimension des pneus est la suivante : 195/45R17. Il faut compter une centaine d’euros le pneus si vous restez en ContiSport, et jusqu’à 130 euros (prix à titre indicatif, fin 2019) pour des Michelin Pilot Sport 4. Des gommes correctes telles que des Falken sont également trouvables à 75 € le pneu.

La Swift usera logiquement plus généreusement le train avant que l’arrière, traction oblige. Mais le couple n’est pas énorme, et les 20 000 km sur un train sont atteignables en ContiSport, si, bien sûr, vous ne fréquentez pas les circuits. La largeur plutôt mesurée pour un véhicule sportif associée à un poids faible devrait permettre à la Swift de pouvoir passer sur de petites épaisseur de neige en hiver sans rester coincé, contrairement à des véhicules plus lourds sur des gommes plus larges.

Budget

  • Puissance fiscale : 7 CV
  • Prix moyen carte grise : 350 €
  • Rejets CO2 : 125 g/km (NEDC), 135 g/km (WLTP)
  • Malus : 75 € (2019), 400 € (2020, NEDC), 0 € (2020, WLTP)
  • Prix véhicule (catalogue) : 20 700 €
  • Prix moyen pneu : entre 80 et 120 €

Entretien

L’entretien se fait tous les ans ou 20 000 km. Le planning des révisions prévoit une grosse maintenance tous les 120 000 km ou six ans avec un remplacement de la courroie accessoires. La distribution est à entraînement par chaîne, il n’y a donc pas de remplacement au programme, mais un contrôle de la tension est toujours préférable à partir d’un fort kilométrage. Pour les bougies, le remplacement arrive tous les 10 ans ou 84 mois. Le filtre de climatisation se fait tous les 3 ans ou 60 000 km. Le remplacement des liquides et huiles doit être fait comme ceci :

Refroidissement

  • Liquide « Super LLC » – Première fois seulement : remplacer à 160000 km ou 96 mois. Seconde fois et après : remplacer tous les 80000 km ou 48 mois.
  • Liquide « LLC » : remplacer tous les 40000 km ou 36 mois.

Boîte de vitesses

  • Huile « Suzuki Gear Oil 75W-80 » d’origine – Inspecter tous les 40000 km ou 24 mois. Remplacer tous les 160000 km ou 96 mois.
  • Autre que « Suzuki Gear Oil 75W- 80 » – Remplacer tous les 40000 km ou 24 mois.

Bilan de la Suzuki Swift Sport

La Swift Sport n’est pas une voiture excellente dans un domaine, mais c’est une très bonne voiture du quotidien dans bien des domaines. A l’aise en ville (les 3,89 mètres sont un régal à stationner, la caméra de recul devenant presque superflue), parfaite sur les petites routes de campagnes et les nationales, elle se montre malgré tout un peu moins dans son élément sur autoroute.

Le quatre cylindres offre suffisamment de « punch » sur les voies rapides. Toutefois, la hauteur de caisse (propre à toutes les Swift) donne une importante prise au vent latéral, tandis que l’insonorisation phonique très limitée est à mettre en cause sur autoroute pour un niveau sonore plutôt élevé et certains bruits d’air marqués.

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Galerie : Suzuki Swift Sport

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