DOWNSHIFT.FR | L'actualité automobile qui n'en fait pas des caisses ! – Blog Auto

Des pots-de-vin versés pour l’attribution de supercars chez Ferrari

Par François - 9 septembre 2020
SUPERCARS - Pots-de-vin Ferrari

Une sombre affaire de pots-de-vin a été révélée au grand public il y a quelques jours, et elle concerne un des constructeurs automobiles les plus prestigieux au monde. Ferrari, par le biais de l’un de ses ex-employés, se retrouve donc en plein cœur de cette histoire scandaleuse. Les pots-de-vin étaient versés par des clients dans le but de pouvoir faire l’acquisition de supercars ultra exclusives, sans qu’ils n’aient besoin de remplir les critères demandés par la marque.

Ce n’est pas une nouveauté, lorsqu’elles commercialisent certaines supercars en quantité très limitée, les marques les réservent à des clients qui possèdent au préalable une voire deux modèles issus de leur catalogue. C’est le cas notamment de Lamborghini, Porsche, McLaren, mais aussi Ferrari. Ainsi, n’importe qui ne peut pas se pointer comme une fleur dans une concession Ferrari et repartir avec un bon de commande de LaFerrari… Ah bah si en fait ! Pour peu que ce n’importe qui ait de quoi graisser la patte de la bonne personne.

Dans l’hypothèse où vous auriez voulu griller tous ceux qui avaient une place légitime sur les listes de clients éligibles à l’acquisition de supercars, c’est vers Maurizio Parlato qu’il fallait se tourner. Cet homme, qui n’est autre que l’ex-dirigeant de Ferrari North America, a reconnu avoir encaissé 2,8 millions d’Euros en pots-de-vin pour faire remonter le nom de certaines personnes sur ces fameuses listes, peu importe si les conditions étaient remplies ou pas. Mais ces versements illicites ne provenaient pas seulement de clients, mais également de certaines concessions désireuses de se voir livrer un ou deux exemplaires de plus que prévu pour pouvoir les vendre par la suite.

Le bonhomme a aussi avoué avoir escroqué le fisc de plus de 1,1 millions d’Euros. Ainsi, il est accusé par le procureur de District du New-Jersey d’avoir fourni une fausse déclaration de revenus, et de ne pas avoir établi de rapport sur ses comptes et placements financiers à l’étranger. Ne niant pas les faits, Parlato a finalement plaidé coupable, en précisant tout de même (et c’est très drôle) qu’il n’avait évidemment pas déclaré comme revenus les 2,8 millions d’Euros de pots-de-vin. Par ailleurs, il encourt jusqu’à huit ans de prison ainsi qu’une amende de 500 000 $ (250 000 pour la fausse déclaration de revenus et 250 000 pour défaut de rapport sur ses comptes et placements financiers à l’étranger). Il faudra attendre le 12 Janvier prochain pour connaitre le verdict final.

Les documents judiciaires expliquent un peu mieux comment ce petit filou procédait. Parlato était PDG d’une « société A », basée à Englewood Cliffs dans le New-Jersey. Cette société est en fait le siège de Ferrari North America. Cette « société A » était donc chargée de la distribution des voitures produites par une « société B », basée à Maranello en Italie. Pas la peine de chercher bien longtemps pour deviner que cette « société B » n’est autre que Ferrari. Il est également précisé que Maurizio Parlato « avait une certaine autorité sur les attributions de ces voitures ».

A partir de 2014, Parlato a été Directeur Opérationnel chez Bugatti, jusqu’à sa démission en Janvier dernier. La marque Française a tenu à se disculper aussitôt dans cette affaire, et a précisé que son siège se situait en France, à Molsheim, et non à Maranello. Quant à Ferrari, le constructeur a réagi très rapidement à propos des agissements douteux de l’ancien patron de sa division d’Amérique du Nord. Un porte-parole de la marque au cheval cabré a donc déclaré : « Ferrari a été mis au courant de la situation et condamne un tel comportement, sous quelque forme que ce soit. Nous avons pleinement coopéré avec les autorités compétentes et sommes satisfaits de voir que justice a été rendue ».

Même si nous espérons que cette affaire ne représente qu’un cas isolé, il est possible que des agissements semblables se produisent au sein d’autres grands constructeurs, à chaque fois que l’un d’eux lance de nouvelles supercars ou hypercars en production ultra limitée. Ce jugement à venir permettra peut-être de révéler d’autres cas similaires, et deviendra alors le premier d’une série.

Source : Jalopnik

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.