L’affaire des airbags Takata, déjà l’un des plus grands scandales de sécurité automobile au monde, continue de s’étendre. En France, après l’obligation d’immobiliser les voitures équipées d’airbags défectueux, l’État franchit une nouvelle étape : à partir du 1er janvier 2026, les centres de contrôle technique devront automatiquement recaler tout véhicule concerné par un rappel Takata avec “stop drive” non effectué.
Cette mesure marque un tournant majeur dans la gestion des rappels de sécurité.
Pourquoi les airbags Takata sont-ils si dangereux ?
En Europe, les constructeurs doivent rappeler tout véhicule présentant un défaut compromettant :
- la sécurité routière,
- la santé publique,
- ou l’environnement.
Les airbags Takata sont responsables de 46 accidents en France, dont :
- 42 outre-mer,
- 20 décès, dont 18 dans les DOM-TOM,
- 25 blessés, dont 24 outre-mer.
Ces airbags peuvent exploser lors du déclenchement et projeter des fragments métalliques à haute vitesse, rendant leur remplacement absolument indispensable.
Contrôle technique : un nouveau motif de défaillance critique dès 2026
Un décret publié en décembre 2025
Le 9 décembre 2025, un décret publié au Journal officiel impose une nouvelle règle : les centres de contrôle technique devront identifier les véhicules soumis à des rappels considérés comme graves.
Sont jugés “graves” les défauts présentant :
- un danger immédiat pour les occupants,
- un risque pour les autres usagers,
- ou un impact sévère sur l’environnement.
Les airbags Takata traités à part
Pour les modèles concernés par un rappel Takata avec stop drive, c’est-à-dire impliquant l’interdiction de circuler, la sanction sera immédiate :
- défaillance critique,
- contre-visite obligatoire,
- impossibilité de valider le contrôle tant que l’airbag n’est pas remplacé.
Ce traitement ne s’applique pas aux rappels Takata sans stop drive, ni aux autres rappels graves : dans ces cas, seulement une information sera transmise au propriétaire.
Comment les centres vont détecter les véhicules concernés ?
Les opérateurs de contrôle technique devront consulter la base de données de l’OTC (Organisme Technique Central), alimentée directement par les constructeurs.
Les marques automobiles auront obligation légale de déclarer toutes leurs campagnes de rappel graves. En cas de manquement, elles s’exposent à des sanctions financières importantes.
Plus d’un million de véhicules Takata encore concernés
Parmi les 2,8 millions de véhicules équipés d’airbags Takata circulant en France :
- 1,3 million sont soumis à un stop drive,
- 1,2 million ont déjà été corrigés au 1er décembre 2025,
- dont 670 000 seulement depuis juillet 2025, preuve d’une accélération récente.
L’objectif du gouvernement est clair. Grâce au contrôle technique obligatoire tous les 24 mois, éradiquer les airbags dangereux en à peine deux ans. Selon Philippe Tabarot, ministre des Transports : « nous allons passer au peigne fin l’ensemble du parc roulant et mettre définitivement ces airbags hors d’état de nuire. »