Renault et Geely transforme une voiture électrique en hybride

Alors que l’industrie automobile vit une transformation sans précédent, entre transition énergétique et incertitudes du marché, la coentreprise Horse Powertrain, née de l’alliance entre Renault et Geely, vient de présenter une innovation prometteuse.

Baptisé C15, ce moteur d’un nouveau genre, aussi compact qu’une mallette, pourrait bien changer la donne. Sa particularité ? Transformer une voiture électrique classique en modèle doté d’un prolongateur d’autonomie, offrant ainsi davantage de flexibilité aux conducteurs encore réticents à franchir le cap du tout-électrique.

Une réponse pragmatique à une transition hésitante

Si de nombreux constructeurs misent exclusivement sur le 100 % électrique, la réalité commerciale est plus complexe. Les ventes progressent, mais moins vite que les prévisions ambitieuses. Les automobilistes, eux, restent prudents, freinés par le prix des véhicules, l’autonomie parfois limitée et l’insuffisance du réseau de recharge. Dans ce contexte, Horse a choisi de miser sur la modularité plutôt que sur la rupture totale.

Le C15 s’inscrit donc comme une solution intermédiaire : permettre à un véhicule électrique de conserver sa batterie comme source principale d’énergie, tout en bénéficiant d’un petit moteur thermique qui prend le relais lorsque la charge est trop faible. Une approche qui rassure, notamment pour les longs trajets où l’angoisse de la panne sèche électrique reste un frein majeur.

Le C15 : un moteur miniature mais complet

Le groupe motopropulseur C15 impressionne par sa compacité. De la taille d’une valise, il embarque pourtant un moteur thermique, un générateur, un onduleur et même son propre système de refroidissement. Autre atout, il peut être installé aussi bien verticalement qu’horizontalement, ce qui autorise une intégration simplifiée dans différents modèles. Sur certains véhicules, il pourrait même prendre place dans le coffre avant.

Ce bloc est disponible en plusieurs puissances :

• 94 chevaux, destiné aux petites et moyennes voitures (segments B et C).
• 161 chevaux, adapté aux véhicules plus grands et plus lourds.

Le C15 a également été conçu pour respecter la norme Euro 7, et il se veut polyvalent en matière de carburants : essence, éthanol, méthanol ou encore carburants de synthèse. Cette ouverture pourrait en faire une solution durable et compatible avec les évolutions du marché énergétique.

Une technologie pleine de promesses, mais à quel prix ?

Si l’idée séduit sur le papier, plusieurs questions restent en suspens. La première concerne bien évidemment le coût de production. Le succès du C15 dépendra de sa capacité à rester abordable pour les constructeurs, mais aussi pour les clients finaux. La seconde interrogation touche à la demande : les automobilistes seront-ils prêts à investir dans une voiture électrique équipée d’un prolongateur thermique, alors que le discours officiel de l’industrie pousse vers le 100 % électrique ?

Quoi qu’il en soit, cette innovation illustre une réalité : la route vers la mobilité décarbonée ne se fera pas en ligne droite. Entre solutions hybrides, électriques et technologies de transition comme ce moteur C15, l’automobile cherche encore la bonne équation pour concilier écologie, performance et accessibilité.