
C’est un changement discret sur le papier, mais qui va bousculer les habitudes de millions de foyers. À compter du 1er novembre 2025, la réforme des heures creuses entre en vigueur. Son objectif : adapter les tarifs d’électricité aux nouvelles réalités de la production énergétique, de plus en plus dépendante du solaire. Résultat : les heures les moins chères ne seront plus forcément la nuit, mais parfois… en plein après-midi. Une révolution, notamment pour les conducteurs de voitures électriques.
Des heures creuses désormais partiellement en journée
Jusqu’ici, les 8 heures creuses quotidiennes étaient presque toujours concentrées la nuit, entre 22 h et 6 h du matin. Désormais, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) autorise une nouvelle répartition : jusqu’à 3 heures d’heures creuses pourront être placées en journée, entre 11 h et 17 h et chaque foyer conservera au moins 5 heures consécutives d’heures creuses nocturnes.
Cette évolution sera progressive et dépendra des régions et des saisons. L’idée est simple : encourager les Français à consommer quand l’électricité est la plus abondante et la moins coûteuse à produire — autrement dit, quand le soleil brille. Seul hic : c’est souvent à ces heures-là… que les gens ne sont pas chez eux.
Un casse-tête pour les propriétaires de voitures électriques
Pour les électromobilistes, cette réforme change la donne. Jusqu’ici, recharger la nuit était un réflexe économique, permettant d’économiser entre 100 et 300 € par an selon le modèle de véhicule.
Mais avec ce nouveau découpage, les heures les plus avantageuses pourraient désormais tomber en plein après-midi.
Une hausse modérée, certes, mais qui s’ajoute à un contexte déjà tendu : fin progressive du bouclier tarifaire, hausse du kWh, et offres d’énergie de plus en plus complexes.
Les fournisseurs d’énergie lancent de nouvelles offres “solaires”
Pour accompagner cette transition, les fournisseurs d’électricité rivalisent d’imagination.
- Engie propose désormais son offre “Happy Heures Vertes”, avec 2 heures d’électricité quasi gratuite (3,5 cts/kWh) entre 13 h et 17 h.
- Octopus Energy ou Ohm Énergie testent de leur côté des “heures solaires” à prix réduit, centrées sur la mi-journée.
Le principe est le même : inciter à consommer quand les panneaux solaires produisent à plein régime. Mais cela suppose une véritable discipline : il faut programmer ses appareils, décaler ses usages, voire adapter la puissance du compteur pour éviter de faire sauter le disjoncteur quand tout tourne en même temps (voiture, lave-vaisselle, chauffe-eau…).
Recharger intelligemment devient indispensable
Pour les conducteurs de voitures électriques, cette réforme marque un tournant majeur. Désormais, recharger “intelligemment” ne sera plus une option mais une nécessité. Les bornes connectées, les applications de pilotage et les voitures capables de différer automatiquement la charge deviendront incontournables pour profiter pleinement des nouvelles heures creuses.
Les conducteurs bien équipés n’y verront pas de différence. Les autres devront adapter leurs habitudes — ou accepter que la nuit ne soit plus synonyme d’économies.
L'avis de la redaction
Avant le 1er novembre, il est conseillé de :
- Contacter son fournisseur pour connaître la date de bascule vers le nouveau système,
- Comparer les offres d’énergie,
- Configurer ses équipements (borne, véhicule, chauffage, électroménager),
- Et garder en tête une idée simple : l’électricité la plus verte – et souvent la moins chère – n’est plus celle qu’on consomme la nuit, mais celle qu’on consomme au soleil.