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Ralentisseurs illégaux : l’État ne va pas dans le sens des automobilistes

Par La Rédaction - 13 juillet 2025
Ralentisseur dos d'âne

Les automobilistes risquent de grincer des dents : face à la prolifération de ralentisseurs non conformes, le gouvernement a tranché… mais pas dans le sens qu’ils espéraient.

Des ralentisseurs omniprésentes… et souvent illégales

Sur les routes françaises, les sources d’irritation pour les conducteurs ne manquent pas. Entre les radars, les ronds-points (domaine dans lequel la France détient un record mondial) et les ralentisseurs, la conduite peut rapidement devenir pénible. Ces derniers sont particulièrement nombreux : dans certaines rues, on en trouve tous les 50 mètres. Et pour les conducteurs de véhicules anciens ou à garde au sol réduite, ces installations sont un vrai calvaire.

Pire encore, une grande partie de ces ralentisseurs ne respecte pas les normes en vigueur. Trop hauts, trop abrupts, mal positionnés… Beaucoup sont tout simplement illégaux.

Une colère qui monte depuis des années

Face à cette situation, de nombreuses associations de défense des automobilistes ont tiré la sonnette d’alarme. Certaines ont même saisi la justice, dénonçant des dégâts matériels et des risques accrus pour les deux-roues. Leur demande était claire : faire retirer ou mettre aux normes ces installations jugées dangereuses.

Mais malgré des années de mobilisation, aucune réponse concrète n’avait été apportée par l’État. Jusqu’à aujourd’hui.

Un choix qui risque de décevoir

Alors que beaucoup espéraient une vaste opération de suppression des ralentisseurs illégaux, le gouvernement a pris une décision radicalement différente : aucune destruction n’est prévue. Et pas question non plus de lancer un grand chantier de mise en conformité.

Pourtant, l’État reconnaît bien le problème. Il admet que de nombreux ralentisseurs ne respectent pas les règles en vigueur. Mais il préfère jouer la carte du pragmatisme.

Des raisons économiques et politiques

Pourquoi un tel revirement ? Principalement pour des raisons de coût et de complexité. Remettre aux normes ou démolir les quelque 400 000 ralentisseurs illégaux représenterait une dépense colossale pour les collectivités. Sans compter les perturbations de circulation et le mécontentement de certains riverains, qui plébiscitent ces dispositifs pour réduire la vitesse dans leurs quartiers.

Le gouvernement justifie donc sa position en invoquant la sécurité routière, la lutte contre les excès de vitesse… et la diversité des situations locales. Chaque rue, chaque commune, présente des contraintes spécifiques (trafic dense, écoles, commerces…), ce qui rend difficile une application uniforme des règles.

Une régularisation générale à venir

Plutôt que de sanctionner les aménagements hors normes, l’État s’apprête à les légaliser. Un nouvel arrêté sera publié prochainement afin de redéfinir précisément les caractéristiques géométriques des ralentisseurs autorisés et les conditions de leur implantation. Objectif : aligner la réglementation de 1994 avec les recommandations du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

Autrement dit, les ralentisseurs aujourd’hui hors-la-loi seront bientôt… conformes. Une décision qui vise à pérenniser les choix faits par les gestionnaires de voirie, même s’ils ne respectaient pas les normes jusqu’ici.

Les automobilistes lésés ?

Cette régularisation a cependant un revers pour les conducteurs. Il deviendra désormais beaucoup plus difficile d’obtenir réparation en cas de dommages causés par un ralentisseur non conforme. Un coup dur pour ceux qui espéraient voir disparaître ces installations problématiques.

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