C’est une petite révolution dans le monde de la voiture connectée. General Motors (GM) vient d’annoncer la fin progressive d’Apple CarPlay et Android Auto dans tous ses modèles à venir. Le géant américain veut désormais contrôler lui-même l’expérience numérique à bord grâce à son propre système : Android Automotive.
Une page se tourne après dix ans de connectivité
Pendant une décennie, CarPlay et Android Auto ont été les passerelles indispensables entre smartphone et tableau de bord. Mais pour Mary Barra, PDG de General Motors, cette époque touche à sa fin.
Invitée dans le podcast Decoder de The Verge, elle explique l’expérience n’était pas fluide, et parfois même distrayante. Nous voulons une interface plus intégrée et cohérente.
En clair, GM veut que ses voitures deviennent de véritables plateformes numériques indépendantes — et non plus de simples écrans déportant les applications du téléphone.
Le virage déjà amorcé avec les modèles électriques
Le changement n’arrive pas par surprise. Dès 2023, certains modèles électriques du groupe, comme le Cadillac Lyriq ou le GMC Hummer EV, avaient déjà abandonné CarPlay et Android Auto.
Ce que beaucoup prenaient pour une expérimentation était en réalité le début d’une nouvelle stratégie : reprendre la main sur l’écosystème connecté des véhicules.
Android Automotive : un système embarqué, pas une simple projection
Contrairement à Android Auto, Android Automotive n’a plus besoin de smartphone. Le système d’exploitation est intégré directement au véhicule, et permet d’utiliser des applications comme Google Maps, Spotify, YouTube Music ou Waze… sans brancher son téléphone.
GM promet ainsi une expérience plus fluide, plus rapide et mieux adaptée à chaque modèle de la marque.
Mais il y a un revers : les utilisateurs d’iPhone risquent d’être les grands perdants. Certaines applications Apple ne sont pas (encore) compatibles avec Android Automotive.
Une transition progressive mais inévitable
Rassurez-vous : les véhicules déjà équipés de CarPlay ou d’Android Auto ne perdront pas leurs fonctionnalités. En revanche, les nouveaux modèles — ou ceux restylés dans les prochaines années — adopteront exclusivement le système Android Automotive.
Le vrai enjeu : reprendre le contrôle du business numérique
Derrière cette décision, il y a évidemment une stratégie économique. En contrôlant son propre écosystème, GM ne se contente pas d’améliorer l’expérience utilisateur :
- il pourra proposer ses propres services connectés,
- vendre des abonnements numériques,
- et déployer des mises à jour logicielles à distance,
un modèle déjà très rentable chez Tesla.
C’est la vision du “Software Defined Vehicle” (véhicule défini par le logiciel) : une voiture qui évolue au fil du temps grâce à ses mises à jour, et qui rapporte autant par ses services que par sa vente.
Un pari risqué face aux habitudes des conducteurs
Reste que cette rupture ne fera pas que des heureux. CarPlay et Android Auto sont plébiscités pour leur simplicité et leur compatibilité universelle. Les supprimer risque de frustrer de nombreux automobilistes, surtout ceux qui jonglent entre plusieurs marques ou appareils.
Mais pour General Motors, c’est un passage obligé : reprendre la main sur l’expérience numérique, c’est aussi se préparer à une ère où le logiciel sera plus important que le moteur.