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Garder sa voiture plus longtemps, une nouvelle tendance

Par La Rédaction - 12 mai 2025
Renault Twingo 1992

Avec la hausse continue du prix des voitures neuves et d’occasion, de plus en plus d’automobilistes choisissent de conserver leurs anciens véhicules. Dans des départements ruraux comme la Creuse, ce phénomène est particulièrement marqué : ici, la longévité automobile est devenue une véritable norme.

Il n’est plus rare de croiser sur les routes creusoises des véhicules de plus de 15 ans affichant plus de 200 000 kilomètres au compteur. Certains, comme un Peugeot Partner ayant franchi les 300 000 km, reprennent même une seconde vie grâce à un changement de moteur effectué par un garagiste local. Dans ce département, le plus âgé de France en termes de parc automobile, garder sa voiture est devenu un véritable mode de vie.

Des voitures âgées, mais précieuses

En Creuse, l’âge moyen des véhicules atteint 14 ans, contre 12 ans au niveau national. Le diesel y est particulièrement présent, reflet d’un usage quotidien et intensif de l’automobile. Les conducteurs ne sont pas seulement motivés par l’aspect économique : ils entretiennent souvent un lien affectif fort avec leur véhicule. Tant qu’il roule, il n’y a, selon eux, aucune raison d’en changer.

Les réalités budgétaires renforcent ce choix. Entretenir un véhicule ancien reste, dans la majorité des cas, bien plus avantageux que d’investir dans un modèle neuf. Dans ces territoires où la voiture est souvent indispensable pour se déplacer faute de transports en commun efficaces, cette logique s’impose naturellement.

Le neuf devient inaccessible

En dix ans, le prix moyen d’une voiture neuve a grimpé de 50 %. Une citadine qui coûtait 13 000 à 15 000 euros il y a quelques années nécessite aujourd’hui un budget d’au moins 22 000 euros. Plusieurs facteurs expliquent cette envolée : hausse du coût des matières premières, pénurie de composants électroniques en 2022, et multiplication des normes à respecter (sécurité, aides à la conduite, capteurs divers…).

Parallèlement, les aides publiques à l’achat de véhicules neufs ont été revues à la baisse. Le bonus écologique, par exemple, est passé de 8 000 à 4 000 euros, réduisant encore l’attractivité des modèles électriques ou hybrides, qui peinent à convaincre dans les zones rurales. Certains automobilistes vont même jusqu’à dire qu’ils rachèteraient un diesel neuf, si cela était encore possible.

Les garagistes en première ligne

Conséquence directe : les garages sont débordés. Les réparations lourdes comme les remplacements de moteurs, autrefois rares, deviennent courantes. Certes, ces opérations ont un coût, mais elles restent largement inférieures à celui d’un véhicule d’occasion en bon état.

Certaines voitures deviennent même emblématiques de cette tendance. C’est le cas des Twingo de première génération, très prisées pour leur simplicité mécanique et leur robustesse. Dans un département où les trajets domicile-travail sont souvent longs, les moteurs diesel restent les plus adaptés, notamment en raison du manque de transports publics efficaces.

En attendant que les prix baissent ou que l’offre s’adapte mieux aux besoins du monde rural, les « anciennes » continuent de prouver leur fiabilité. Moins sophistiquées peut-être, mais efficaces et durables.

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