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Appels de phares : ce que dit réellement le Code de la route

Par La Rédaction - 23 septembre 2025
Personnalisation phare Audi

Lever la main, klaxonner… ou faire un appel de phares : chacun a déjà eu recours à ces petits gestes de communication entre conducteurs. Parmi eux, l’usage des phares est probablement le plus répandu. Que ce soit pour avertir d’un danger sur la route, signaler un accident ou prévenir de la présence d’un contrôle de police, cette pratique fait partie du quotidien des automobilistes français. Mais est-elle réellement autorisée par le Code de la route ? Peut-on être sanctionné ? Voici ce que dit la loi.

Une pratique ancienne, encore courante aujourd’hui

Malgré l’essor des GPS et des applications de navigation comme Waze ou Google Maps, qui signalent automatiquement la présence d’un radar ou d’un incident, les appels de phares continuent d’être utilisés. Ils constituent un langage universel, compris instantanément par tous les conducteurs, en France comme à l’étranger. Mais si la pratique est courante, elle reste entourée d’incertitudes juridiques. Beaucoup pensent qu’elle est interdite, d’autres qu’elle est tolérée uniquement dans certaines circonstances. La vérité se situe entre les deux.

Pas d’interdiction générale dans le Code de la route

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, aucun article du Code de la route n’interdit formellement les appels de phares. Que ce soit à l’arrêt, en stationnement ou en circulation, ils peuvent être utilisés sans risque… du moins en théorie. L’article R. 416-2 précise même que, la nuit, les phares doivent être utilisés comme avertisseurs lumineux en remplacement du klaxon, qui ne doit être employé qu’en cas de nécessité absolue.

En clair : si un conducteur veut prévenir d’un danger imminent la nuit, il doit recourir à ses feux (croisement ou route en mode intermittent) plutôt qu’au signal sonore. Ne pas respecter cette règle peut entraîner une amende de 2e classe : 35 € forfaitaires, minorés à 22 € ou majorés jusqu’à 150 € selon les délais de paiement.

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Des sanctions possibles dans certaines situations

Si les appels de phares ne sont pas interdits en soi, ils peuvent tout de même donner lieu à une contravention lorsqu’ils provoquent un éblouissement. L’article R. 416-6 du Code de la route sanctionne en effet le fait de gêner ou d’aveugler les autres usagers avec son éclairage. Dans ce cas, l’amende est bien plus lourde : 135 € forfaitaires, minorés à 90 € pour un règlement rapide, mais pouvant grimper jusqu’à 375 € en cas de retard, voire 750 € en cas de contestation rejetée par le tribunal.

En pratique, les forces de l’ordre peuvent se fonder sur cet article pour verbaliser un automobiliste ayant utilisé ses phares pour avertir d’un contrôle radar, notamment lorsque les agents estiment que l’éclairage a pu gêner d’autres conducteurs.

Quand utiliser les appels de phares est recommandé

Si le Code de la route ne prohibe pas la pratique, il en reconnaît au contraire l’utilité dans certaines circonstances. Les appels de phares sont ainsi particulièrement adaptés pour prévenir les autres usagers dans deux cas précis :

  • La présence d’un danger immédiat : obstacle sur la chaussée, véhicule en panne ou accident, traversée d’animaux sauvages…
  • L’éblouissement dû aux feux mal utilisés : rappeler à un conducteur d’en face de passer en feux de croisement la nuit ou par temps de brouillard.

Dans ces situations, le signal lumineux est à la fois rapide, clair et non intrusif, ce qui en fait un outil efficace pour renforcer la sécurité de tous.

Conclusion : un outil à manier avec discernement

En résumé, les appels de phares ne sont pas interdits par le Code de la route. Ils sont même obligatoires dans certains cas, en remplacement du klaxon de nuit. Mais attention : leur usage ne doit jamais gêner les autres conducteurs. S’ils sont détournés pour prévenir d’un contrôle radar, ils peuvent donner lieu à une amende, non pas parce que le geste est prohibé, mais parce qu’il peut être considéré comme une source d’éblouissement.

En définitive, l’appel de phares reste un moyen de communication précieux entre automobilistes, à condition de l’utiliser à bon escient : pour signaler un danger, inciter à plus de prudence et contribuer à la sécurité collective.

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