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Morohoshi-san parle de sa Lamborghini Diablo

Morohoshi-san et sa Lamborghini Diablo rose flashy

Dans le monde de l’automobile, et notamment du tuning, Morohoshi-san est l’un des noms les plus connus du Japon. Le voir dans les rues de Tokyo est presque comme voir une licorne, cela arrive qu’une fois dans votre vie. Pourtant, personne ne connaît ce nom en Europe et dans le reste du monde. Reportage…

Pour trouver Morohoshi-san il faut savoir où chercher. Le quartier de Kabukicho (à Tokyo) est un bon endroit pour commercer. Si ce quartier ne vous dit rien, c’est normal, il est rarement conseillé dans le Guide du routard. C’est un quartier assez sensible, célèbre pour ses love hôtel ou ses strip show, ni plus ni moins des lieux de prostitution… Ah ça, vous ne verra pas des écolières en uniforme rires ou des statues géantes Hello Kitty, non. Le plus simple serait d’appeler ce quartier le Red Light District de Tokyo. La nuit, ce n’est que des ruelles abandonnées où vous verrez souvent des chats jouer les équilibristes sur des lignes à haute tension abimées ou encore des Mercedes noires rouler à faible allure… #Yakuza

Chapitre 1 : ancien Yakuza

Vous trouverez trois types de personne dans ce quartier. Des cadres en costume très alcoolisés, des jeunes rebelles japonais de passage à la recherche du grand frisson ou des hommes habillés de noir, au look impeccable et arborant une confiance certaine. Ces hommes, ce seront probablement des membres Yakuza, la mafia japonaise. « Mais pourquoi cette introduction sans fin ? On m’avait promis une Lamborghini Diablo rose quoi…« . Calmez-vous. Car parfois, vous verrez un quatrième type de personne : notre ami Shinichi Morohoshi AKA Morohoshi-san. Il porte des boules disco en guise de chaussures, une coupe de cheveux électrique et des bijoux qui vous feront attraper un coup de soleil en les fixant moins de deux secondes. Attention ne faites pas d’erreur, c’est bien un Yakuza, mais probablement le plus inoffensif de l’organisation criminelle japonaise !

Chapitre 2 : go bling-bling or go home

Si vous avez la chance de lui parler, il vous tendra peut-être sa carte de visite, où seul son nom est écrit, ça en dit long sur la popularité du gas… Vous observerez surement aussi ses Rolex aux poignets et ses bijoux. Morohoshi-san aime les bijoux, et vous en trouverez partout sur lui, jusqu’à sa protection de téléphone en passant par sa Lamborghini Diablo (illustration ci-dessous).

Il faut voir ça un peu comme notre jogging ou notre chemise à nous autres occidentaux. Si vous croyez que la nouvelle SVJ est folle, asseyez-vous 10 minutes. La nuit, il aime allumer les néons de sa supercar en mode « traumatisme oculaire » et rouler dans les rues de Tokyo. Rajoutez à cela plusieurs rubans de LED et un wrap rose, effet miroir, et vous êtes sûrs de faire tourner toutes les têtes avec sa Lamborghini Diablo Super Veloce.

Chapitre 3 : fier de son passé

Cet ancien Yakuza hardcore s’est rangé, bien qu’il noue encore des liens avec ses anciennes connaissances. Mais aujourd’hui, il ne trempe plus les mains dans ce business, du moins c’est ce qu’il déclare. Plus jeune, il aimait également les motos, et en possédait même une à la mode Bōsōzoku style. Rubans de néon, scelles customisées ou encore pots d’échappement sur-mesure faisant un bruit d’enfer, toutes sont rattachés à une bannière de club et toutes sont conduites à de très hautes vitesses sur le périphérique japonais. Nous vous encourageons à aller lire notre papier sur ce style atypique, touchant aussi bien les deux roues que les quatre roues (lien en vert ci-dessus).

Chapitre 4 : naissance d’un rêve

Morohoshi-san avoue avoir arrêté ce style de vie bien avant les lois japonaises de 2004 qui avaient donné plus de moyens à la police pour lutter contre ses gangs. Mais il explique que tout s’arrêta le jour où il entendit, et vit, une Lamborghini Countach hurler sur Nakasendō (rue dans Tokyo). Malgré qu’il essaya de reproduire ce son sur sa moto Bōsōzoku avec tous les échappements possibles et inimaginables, rien n’arrivait à la cheville de la supercar italienne. Depuis ce jour, il se mit en quête d’acheter une Lamborghini…

Chapitre 5 : naissance du style Morohoshi

Après 16 ans d’activités illicites en tout genre et plusieurs arrestations, Morohoshi-san acheta sa première Lamborghini Diablo. Elle était aussi bruyante, rapide et rapide que la Countach de ses souvenirs. Toutefois, quand « vous êtes en haut », difficile de se différencier des autres propriétaires du Lamborghini Club japonais local. Même dans des rassemblements comme à Daikoku Futo, Morohoshi-san était Monsieur « Tout le monde ».

Il décida de radicalement modifier l’esthétique sa Lamborghini Diablo en s’inspirant du style bōsōzoku et Darth Vader. Pourquoi ? Car pour lui à l’époque tous les deux étaient futuristes et puissants. Le résultat vous le connaissez déjà. Toutefois, ses homologues aisés ont tout de suite eu très peur de ce changement radical. C’étai trop, trop d’un coup. Mais avec le temps, ils prirent le temps de l’écouter, de comprendre son histoire et il fut au final « adoubé » de nouveau. Mais qu’en pense la maison mère ? Rien apparemment car cela n’a pas empêché l’ex CEO de Lamborghini, Stephan Winkelmann, de signer sa voiture lors des 50 ans de la marque en 2013.

Chapitre 6 : sa quête vers l’acceptation

En général le public l’adore et acclame sa folie dès qu’il se déplace. Malheureusement, du côté de la « haute société », il est loin de faire l’unanimité. Peut être que pour tous ces riches japonais c’est leur version de notre Jean Kevin VTEC national ? Face à ce constat, il sortit lui-même du club Lamborghini et créa son propre groupe, l’Akuma Shukai, ce qui signifie « Rassemblement de Diablo » en japonais.

Malheureusement, du fait de la rivalité et de la jalousie de plusieurs « puissants » de la capitale, il mit fin à ces rassemblements. Cela ne l’arrêta pas pour autant car, même aujourd’hui, sa Lamborghini Diablo et celles de ses quelques lieutenants mondains sont connues sous le nom de bōsō Lamborghinis.

Chapitre 7 (Fin) : régner sur le Japon lui suffit

Bien qu’il reste discret et choisit son entourage, Morohoshi-san aide certains de ses aficionados sur leur customisation de Lamborghini. Mais au delà du Japon, sa seigneurie est méconnue. Il s’est toutefois un peu ouvert sur le monde lors de salon automobile de Tokyo en 2016 où il a exposé quelques une de ses œuvres.

Mais est-ce le style Morohoshi trouverait preneur dans le reste du monde ? Non. Alors pourquoi faire l’effort de sortir du Japon ? « Tout le monde » peut acheter une supercar, et ça ne définit pas qui vous êtes… L’avantage avec la Lamborghini Diablo Super Veloce rose de Morohoshi-san, c’est que vous savez déjà exactement tout ce qu’il y a à savoir sur ce punk automobile japonais !

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