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Youngtimer | Alfa Romeo Brera V6 (2006-2010) : qu’une belle gueule ?

Dossier youngtimer Alfa Romeo Brera V6

L’Alfa Romeo Brera c’est avant tout un concept-car dessiné par ItalDesign qui a fait sensation au salon automobile de Genève en 2002. Rassurée par l’accueil de la planète automobile, la firme italienne décide alors de lancer la production de ce coupé sportif, descendant direct des GTV. Dans sa variante la plus sportive, Alfa Romeo va lui offrir un 6 cylindres et une transmission intégrale. Parlons-en.

Les coupés chez Alfa Romeo sont une institution, et font partie de l’ADN de la marque. Avant l’arrivée de la Brera, c’est la gamme GTV qui représentait le segment. Sculptés par Pininfarina, ces modèles commercialisés entre 1995 et 2005 avaient la particularité d’offrir une puissance importante, mais uniquement sur les roues avant. Alfa Romeo change la donne en 2006 en offrant une transmission intégrale à sa version la plus puissante, la 3.2 V6 (le reste étant des tractions; 2.2 JTS, 2.4 JTDM, 1750 TBI, 2.0 JDTM).

Niveau look, Alfa Romeo puise dans son passé pour designer la Brera. Les lignes de carrosserie respectent globalement le concept-car sorti en 2002, et l’ensemble est assez unique. Difficile de crier à la copie quand on à des formes encore jamais vu. Les goûts et les couleurs sont différents selon chacun, mais Alfa Romeo fait honneur à son héritage en proposant une voiture esthétiquement différenciante.

Moteur

Sous le capot, la Brera a vendu son âme. Fini l’époque des GTV et leurs tubulures d’admission chromées, leurs filets rouges sur le couvre culasse ou leurs sonorités propre aux moteurs Alfa. La firme italienne a opté pour un V6 3.2 d’origine australienne (Holden), appartenant au géant américain General Motors. Là où nous avions l’habitude de profiter d’un moteur rageur et criard dans les tours, son nouveau moteur offre d’avantage de souplesse et se montre disponible dès les plus bas régimes. Un moteur essence avec le comportement d’un diesel. Les ingénieurs de la marque ont tout de même essayé de retravailler le bloc Holden avec une injection directe, un calage variable des arbres à cames d’alimentation et un collecteur d’admission étagé. Mais la magie n’opère pas…

Est-ce vraiment un problème ? C’est simple, sur le papier cela n’en fait pas une mauvaise sportive, mais quand vous êtes Alfa Romeo, c’est contre votre ADN. Imaginez un peu une 911 de l’époque avec un 6 cylindres en ligne ou une Honda sans VTEC ? C’est la même chose. L’explication derrière ce choix est la facilité, face à une industrie automobile qui atteint son apogée en terme de mondialisation. Pour survivre et pouvoir commercialiser des voitures, il faut maintenant trouver des parades pour réduire le coût de développement de chaque modèle et s’assurer qu’il impacte le moins possible l’environnement.

Attention, cela n’en fait pas un voiture aux performances médiocres. L’Alfa Romeo Brera affiche 260 chevaux et 322 Nm de couple. Et malgré ses 1630 kg à vide, elle arrive tout de même à expédier le 0 à 100 km/h en 6,8 secondes. La boîte de vitesses précise et bien étagée et ses reprises sont très honorables. Sa consommation est toujours aussi italienne par contre, avec 11,5L/100 en mixte.

Fiche technique synthétique de l’Alfa Romeo Brera V6

Au volant de l’Alfa Romeo Brera V6

La Brera est une la jumelle de la 159 quand il s’agit du châssis. En effet, les deux italiennes partagent la même plateforme. Le train avant est constitué de triangles superposés et l’arrière s’équipe d’un train multibras. Les ingénieurs vont un poil plus loin avec le châssis de la Brera avec notamment des suspensions raffermies, des barres anti-roulis de plus fortes section ou encore un tarage accru des amortisseurs. Autre avantage : sa transmission. La puissance est envoyée aux 4 roues, le tout couplé à un différentiel autobloquant mécanique Torsen de Type C.

L’italienne a ainsi l’avantage de mieux gérer sa motricité par rapport à une GTV qui ne savait que faire de tout le couple qu’on lui envoyait. Son poids contribue à cette motricité, tout comme sa tenue de route. L’avantage de peser presque 1700 kg est que la Brera est ainsi fermement suspendue à la route, sans trop de roulis. Cela la rend efficace à l’approche de virages. Notons aussi que sa direction est précise et que ses des freins sont assez endurants.

Nous allons encore faire nos rabat-joies, mais on regrette son manque de piquant. Ou sont passées les Alfa qui avaient du caractère et qu’ils fallaient littéralement piloter pour espérer sortir d’un virage en vie ? La Brera est une voiture très sage, dans la moyenne, avec un caractère qui visant à satisfaire plus grand nombre. C’est une sportive, et non plus une sportive italienne.

Bilan

L’Alfa Romeo Brera c’est avant tout une réussite esthétique. Son châssis et son moteur, bien que performants, ne sont pas aussi épicés qu’une italienne traditionnelle. En résumé, si vous êtes un amateur de belles lignes de carrosserie, à l’italienne, ne vous gênez pas, c’est la voiture pour vous. Polyvalente, confortable et efficace, vous en aurez pour votre argent. En revanche, si vous êtes un aficionados des voitures caractérielles et à la recherche d’une mécanique vecteur d’émotion, passez votre chemin.

Acheter une Alfa Romeo Brera V6

Côté occasion, anciennement vendue 45 000 euros à l’état neuf, il est maintenant possible d’en trouver une en bon état et avec un kilométrage raisonnable entre 10 000 et 12 000 euros. Vous pourrez également mettre la main sur des phases 1 (à l’intérieur assez moche) à partir de 7 000 euros, ou des versions cabriolet à partir de 18 000 euros.

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