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Muscle cars : étaient-elles aussi puissantes qu’on le dit ?

V8 Muscle car

Il est fréquent de lire que les V8 américains de la grande époque sortaient beaucoup plus de chevaux que ce qui était écrit sur la fiche technique. Ça n’était pas la vérité, et plutôt un « mythe » créé pour grossir l’aura de ces muscle cars. En revanche, un V8 de 1968 en bonne santé avec quelques modifications peut, visiblement, sortir de belles valeurs.

Vous avez peut-être déjà lu cette fameuse légende des muscle cars américaines de l’époque dont les puissances étaient « volontairement » dégradées sur le papier, pour ne pas trop effrayer les compagnies d’assurance. Sachez une chose : c’est totalement faux. C’est même pire que ça : les puissance annoncées par les constructeurs, notamment dans les années 60 et 70, étaient largement surévaluées.

Des V8 testés sur banc, la norme « SAE »

A la grande période des « muscle cars », il n’y avait pas d’ordinateurs, de capteurs en tout genre et de bancs d’essai numériques. Il fallait alors trouver une solution pour mesurer la puissance des véhicules. Aux Etats-Unis, la norme alors utilisée était la SAE (pour « Society of Automotive Engineers »).

Concrètement, il s’agissait de tester le moteur sur un banc en laboratoire, sans aucun équipement : pas d’entrée d’air, aucun échappement (ni catalyseur, rien), pas d’accessoires (direction assistée, climatisation…). Juste le moteur, et lui seul, qui crache tout ce qu’il peut.

Forcément, c’est le cas de figure idéal, mais ça ne représente pas du tout la puissance envoyée au sol. Selon les spécialistes qui ont passé en revue les puissances annoncées sur les cartes grises, il fallait compter au moins 30 % de pertes à la roue, et même parfois bien plus : une Chevrolet Chevelle SS équipée du V8 LS6 (« LA » muscle car) était annoncée à 450 hp, mais dans la réalité, il y avait guère plus de 288 hp aux roues arrière, en sortie de concession. Soit une puissance « nette » (sur test, à partir de 1972, avec toute la ligne d’échappement, les accessoires, l’admission….) d’environ 350 ch au vilebrequin.

On est très loin des 450 hp avancés par les marques… Et il faut bien rappeler que nous sommes sur un V8 7.5 à double carburateur : ce qui se faisait de plus puissant à l’époque, à peu de choses près.

Un V8 d’époque vraiment puissant ?

Il y avait des moteurs plus performants que d’autres. Le fameux V8 Hemi (avec ses chambres de combustion hémisphériques) était annoncé à 426 hp, mais en 1972, grosse révolution : la norme de test change. Les moteurs sont désormais testés avec tous les accessoires, échappement et admission. Le Hemi passe alors à environ 350 ch au vilebrequin. Une belle valeur, mais bien éloignée de celle de départ !

Ce propriétaire de Plymouth RoadRunner a revu la mécanique de son auto (annoncée d’origine, une information évidemment impossible à confirmer…). Le big block 440 (7.4 litres) a reçu quelques évolutions, notamment au niveau des pistons et autres équipements mobiles. La partie haute du moteur a également reçu des modifications (cames, soupapes…). Avec la suppression totale de la ligne d’échappement (pour des tubes latéraux) et avec un carburant à indice d’octane 100, l’auto revendique 560 hp à la roue, sur banc.

A première vue, cela paraît gros : d’origine, un tel moteur ne sortait pas plus de 300 à 350 ch à la roue. C’est donc 200 ch de plus, sans céder à la suralimentation. Mais le carburant joue énormément dans l’équation : dans les années soixante, ils étaient de très mauvaise qualité aux Etats-Unis.

Quoi qu’il en soit, désormais, vous le saurez : quand on vous dira qu’un V8 américain d’une muscle car sort bien plus de chevaux que ce qui est annoncé, c’est… une bonne vieille légende.

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