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C’est au tour de Stellantis d’abandonner l’hydrogène

Stellantis Puretech BlueHDI

Après Renault, c’est au tour de Stellantis de tourner le dos à l’hydrogène. Le groupe euro-américain annonce l’arrêt immédiat de ses projets liés à cette technologie, notamment la commercialisation prochaine de véhicules utilitaires à pile à combustible.

Cette décision met un terme au programme de production de fourgons à hydrogène qui devait démarrer cet été sur les sites de Hordain (France) et Gliwice (Pologne). Un revirement brutal qui laisse ses partenaires Forvia et Michelin, impliqués via la coentreprise Symbio, dans une position délicate.

Une filière en crise en France

La filière hydrogène française traverse une période difficile. En février, Renault avait déjà acté la liquidation judiciaire de Hyvia, sa coentreprise avec l’américain Plug Power, dédiée au développement d’utilitaires à pile à combustible. L’annonce de Stellantis confirme que les obstacles économiques et structurels à cette technologie restent nombreux.

Des justifications similaires chez Renault et Stellantis

Renault évoquait récemment « l’émergence trop lente des écosystèmes de mobilité hydrogène » et les coûts élevés liés à cette innovation. Stellantis, de son côté, met en avant des freins similaires : un réseau de ravitaillement insuffisant, des investissements colossaux à engager et un besoin massif d’aides publiques pour espérer séduire les clients.

Le groupe affirme ne pas entrevoir de débouchés commerciaux viables à moyen terme pour l’hydrogène, et reconnaît que la priorité est désormais donnée à l’électrification de ses gammes pour se conformer aux futures normes européennes en matière de CO₂.

Une décision aux lourdes conséquences pour Symbio

Stellantis tente de rassurer en précisant que l’abandon de son programme hydrogène n’aura pas d’impact sur les emplois dans ses usines. Mais la situation est bien différente pour ses partenaires de la coentreprise Symbio, spécialisée dans les piles à combustible. Dans un communiqué commun, Michelin et Forvia se disent « surpris » par la décision de Stellantis, qui leur aurait été communiquée seulement en mai. Ils rappellent que le constructeur représente 80 % des commandes prévues pour Symbio, et dénoncent une décision aux « conséquences opérationnelles et financières irréversibles ».

Avec 590 salariés en France et 50 à l’étranger, l’avenir de Symbio est désormais très incertain. Michelin et Forvia se disent « particulièrement préoccupés » pour les équipes concernées.

Une tendance mondiale au ralentissement

Le désengagement de Stellantis s’inscrit dans un contexte plus global. Au Japon, Honda a récemment annoncé le report de la production de sa prochaine génération de piles à combustible, prévue initialement pour 2028, en raison de l’évolution défavorable du marché mondial de l’hydrogène. Seules quelques initiatives persistent : Toyota continue ses travaux dans ce domaine, tandis que Skoda (groupe Volkswagen) a récemment signé un accord de coopération avec Hyundai pour utiliser ses piles à combustible.

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