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Youngtimer | Seat Ibiza SXI (1988-1993) : ADN Porsche sous le capot

Dossier youngtimer Seat Ibiza SXI

Fraîchement rachetée par Volkswagen (la marque Seat), l’Ibiza SXI c’est l’histoire d’une sportive bonne dernière face à la concurrence, mais qui possède suffisamment d’éléments atypiques pour qu’on en parle. Une ligne réussie, un moteur inédit, une cote occasion très basse et des sensations convenables. Une époque encore loin des machines à reprog’ d’aujourd’hui…

En 1980, Fiat n’assume plus l’endettement de la marque et se sépare de la marque espagnole. C’est alors que Volkswagen prend le pari risqué de réaliser un partenariat avec Seat en 1982. L’objectif est simple : assister Seat dans la vente de ses modèles en Europe (ailleurs qu’en Espagne) en échange des clés de ses usines espagnoles pour fabriquer certains de ses modèles Audi et Volkswagen.

Les débuts de leur collaboration donnent vie à l’Ibiza en 1984, puis à une variante sportive, l’Ibiza SXI (1988). Ce n’est ni plus ni moins que Giorgetto Giugiaro qui dessina l’espagnole, le même « artiste » responsable de la Volkswagen Golf 1 ou encore de la Lancia Delta, une référence. Sans pour autant hériter d’un badge GTI, chasse gardée des français et des allemands, l’Ibiza SXI se distingue avec de nombreux éléments : feux additionnels dans le bouclier avant, logo à lettrage rouge « SXI » sur le hayon arrière, béquet sous la lunette arrière, jantes alliages sport en 14 pouces (165/65 r14), bandes rouges et surtout… bas de caisse et élargisseurs d’ailes en plastique ! La ligne est réussie…

Moteur (021B2)

On vous arrête tout de suite. Enterrez vos attentes. Nous n’allons pas vous vendre du rêve et vous dire que la Seat Ibiza SXI était surprenante, performante ou sous-cotée. Noyée dans une mer de sportives plus performantes (Peugeot 205 GTI, Renault 5 GT Turbo, Ford Fiesta RS Turbo, Citroën AX Sport, etc), la petite espagnole n’aligne que des moteurs 4 cylindres en ligne 1.2L et 1.5L.

Toutefois, le moteur l’Ibiza SXI avait la particularité d’avoir été conçu par le bureau de consulting Porsche. En effet, les propriétaires peuvent encore aujourd’hui ouvrir leur capot et fièrement montrer la mention « System Porsche » sur la culasse. Une fierté qui avait un prix puisque des royalties substantielles de 7 Deutsch Marks (soit 4,8€ avec le passage à l’euro et l’inflation depuis 1988) étaient reversées pour chaque voiture vendue.

L’Ibiza SXI développe ainsi 100 ch et 128 Nm de couple. Le moteur à la particularité d’être fiable, assez vif et très économe (6,9 l/100), consommation très faible pour l’époque. La boîte manuelle à 5 rapports est signée Fiat mais a été retravaillée par Porsche (synchros des premiers rapports de type Borg Warner, les derniers de type Porsche) avec un étagement plus court pour offrir plus de dynamisme. Ses performances sont à peine correctes avec une Vmax de 184 km/h et un 0 à 100 km/h en 10,8 secondes. Correctes mais insuffisantes pour faire de l’ombre à la concurrence. Or, individuellement, la sportive espagnole se défend sur petites routes, avec un rapport prix/performances relativement imbattable. C’est plutôt dans les virages que ça se corse…

Au volant de la Seat Ibiza SXI

Le châssis n’est pas à la hauteur, et nuit aux modestes performances du bloc conçu par Porsche. Basé sur celui de la Seat Ronda, et de la Fiat Ritmo avec elle (1978), on retrouve une suspension McPherson avec barre stabilisatrice à l’avant et des bras oscillants avec amortisseurs à leviers et ressorts à lames à l’arrière. L’Ibiza SXi fait donc ce qu’elle peut avec ce qu’elle a, accusant une image de bricolage amateur.

Sans surprise, le comportement routier de l’Ibiza SXI en pâtit avec une tenue de route « laxiste ». La suspension avant donne l’impression de flotter. La direction, non assistée, est trop démultipliée et loin d’offrir un train avant aussi précis que ses concurrentes françaises. Face à elle, le duo Peugeot 205 Rallye – Citroën AX Sport n’en fait qu’une bouchée. Heureusement, le système de freinage composé de deux disques ventilés à l’avant sont assez puissant et endurant. Ses pneumatiques sont également performants et savent gérer le faible couple moteur, garantissant une motricité correcte.

Soyons clair, l’Ibiza SXi n’arrivera jamais à l’épaule de ses concurrentes françaises, et peine à garder en ligne de vue des sportives plus modestes comme l’Opel Corsa GSI (1987-1993) ou la Fiat Uno Turbo i.e (1985-1993), elles-mêmes non sans défauts. En revanche, à condition de ne pas la pousser dans ses retranchements, elle offrira des sensations convenables pour des balades sportives sur les routes de campagne.

Bilan

Un design italien, un moteur partiellement conçu par une référence en Allemagne, on croirait le début d’une mauvaise blague. Pourtant, il lui aurait manqué un châssis français pour être une alternative compétitive. C’est vraiment dommage. Toutefois, si vous cherchez une youngtimer abordable, atypique et aux performances modestes, la Seat Ibiza SXI est faite pour vous. A condition de lui pardonner ses défauts… pour mieux apprécier ses qualités !

Côté occasion, bien que rare en France (et en Europe), il arrive qu’un modèle soit vendu de temps à autre. Lors de la rédaction de cet article, un modèle était justement en vente en prix de 2500€, 1ère main, en bon état, et avec seulement 40 000 km au compteur.

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