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Youngtimer | Peugeot 306 S16 (1993-2001) : encore un sacré numéro !

Dossier youngtimer Peugeot 306 S16

La 306 S16 est la digne héritière de l’ère des 205 GTI ou autre 309 GTI. Sans porter le même badge (réservé aux marchés belge et anglais), le nouveau fer de lance sportif de la marque au lion va devoir se défaire des nouvelles normes anti-pollution pour commercialiser une sportive digne de ce nom.

Niveau look, la phase 1 (1993-1996) s’inspire de l’époque des 205/309, avec quelques changements mais pas assez pour se démarquer de la génération sortante. Ce n’est qu’en 1997, lors de son restylage (phase 2), que Peugeot offre une nouvelle esthétique à la française. Une évolution réussie.

Moteur

Peugeot opte pour une valeur sûre, et décide de greffer à la 306 S16 le moteur de la 309 GTI 16 : COPIER-COLLER. Malheureusement, nous sommes en 1993, et les normes anti-pollution sont maintenant de mise. La française reçoit ainsi des catalyseurs qui vont un peu étouffer ses performances, et lui faire perdre quelques chevaux. Les ingénieurs de Peugeot ont pourtant l’air confiant de son succès, comme en témoigne leur publicité TV (vidéo plus bas dans l’article). Mais rien n’y fait, le moteur a clairement perdu de sa hargne.

Résultat, le 4 cylindres 16 soupapes de la Peugeot 306 S16 (phase 1) développe 150 chevaux et 186 Nm de couple. La mécanique est pointue, mais insuffisante pour donner vie à une vraie sportive. Son moteur est aseptisé par les catalyseurs, et doit faire avancer une voiture qui fait 200 kg de plus par rapport à la 309.

En 1997, Peugeot réagit aux critiques et commercialise une 306 S16 phase 2. Le constructeur français opte cette fois-ci pour le même 2.0 16 soupapes que la Citroën ZX 16V restylée. Le moteur développe 167 chevaux et 196 Nm de couple, le tout associé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. La réputation de la 306 S16 est sauvée.

Fiche technique synthétique de la Peugeot 306 S16

Au volant de la Peugeot 306 S16

Les performances moteurs, de la phase 1, sont d’autant plus frustrantes que le châssis est au rendez-vous. Sans être non-plus un boulet sur la route, on parle tout de même de 150 chevaux. L’architecture de la caisse paraît tellement bonne par rapport au 4 cylindres qu’elle abrite que l’on pourrait croire que le châssis est sur-dimensionné. Heureusement, la phase 2 vient tirer le maximum de ce châssis. Ce dernier absorbe bien la motricité envoyée aux roues avant, la youngtimer se place bien dans les virages et offre une belle adhérence. Le train avant est équipé de suspension McPherson, et le train arrière est auto-directionnel.

Pour les « puristes » de la sportivité, la phase 2 est commercialisée en deux finitions : Confort et Premium. La première est une version « dépouillée » de 1159 kg (comme la phase 1) alors que la deuxième est une version dotée de tous les équipements standards de l’époque (climatisation automatique, rétroviseurs motorisés, lève-vitres électriques, détecteur de pluie, antibrouillard, sièges cuir/tissu ou Alcantara en option, et toit ouvrant en option également). Conséquences : le restylage est réussi certes, mais ajoute quelques kilos à la française qui passe à 1215 kg, soit 56 kg de plus. Sur les deux phases, le freinage est de qualité et s’adapte à la hausse de puissance avec des disques ventilés à l’avant (266 à 283 mm) et à l’arrière (247 mm).

Quoi qu’il en soit, si on avait du mal à mettre la phase 1 dans la case des vraies GTI, la phase 2 nous facilite le choix. C’est une sportive pure et dure.

Bilan

Il aura fallu que Peugeot revoit sa copie une fois, conséquence directe des nouvelles normes anti-pollution, pour proposer une 306 S16 qui satisfasse les puristes du segment GTI. La française (phase 2) place à l’époque la barre très haute avec un combo moteur/châssis très performant. Il n’y a presque rien à jeter. 19 ans après la fin de sa fabrication, et 27 ans après son lancement, elle séduit aussi bien les nostalgiques que les jeunes passionnés, et surtout à un prix raisonnable.

Acheter une Peugeot 306 S16

Côté occasion, selon l’état et le kilométrage, une 306 S16 phase 1 sera vendue entre 3500 et 6000 euros. La phase 2, plus prisée pour son potentiel de track-toy sera un peu plus chère, soit entre 5000 et 7500 euros. Certains exemplaires très peu kilométrés et en état concours peuvent se vendre au delà des 10/15K€, mais ce sont des exceptions. Notez toutefois que, depuis 2018, la cote moyenne de la 306 S16 a pris +36% en France, alors investissez maintenant. C’est notre conseil. Votre exemplaire pourrait titiller les 10 000 euros (en moyenne) d’ici 2023.

Mais attention, il devient difficile d’en trouver d’origine. Plus qu’un silencieux ou une ligne d’échappement, qui ne dénature pas la française (au contraire), les 306 S16 qu’on trouve en vente sur Leboncoin sont souvent « préparées », ont un historique circuit ou rallye, ou cachent un entretien flou. C’est une très bonne voiture, mais attention à qui, ou en quel état, vous l’achetez.

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