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Youngtimer | Datsun 240Z S30 (1969-1973) : à la conquête de l’Oncle Sam

Dossier youngtimer Nissan-Datsun 240Z

La 240Z, c’est le premier succès japonais aux Etats-Unis. Nissan, à travers sa marque Datsun réservée à l’exportation, va secouer le segment des coupés sportifs sur le continent nord-américain avec une première génération de Z au rapport performances, prix, homogénéité imbattable. Avec une ligne inspirée de la Toyota 2000 GT, des ex-ingénieurs Prince Motors & Co. et un bureau de design responsable de la première Nissan Skyline (2000 GT-R), elle avait déjà tout pour devenir une légende !

C’est bien la première Z de l’histoire Nissan, mais pas la première Fairlady. Avant elle, les Fairlady S211, SP212, SP213 et SP311 ont eu le temps de déblayer le terrain pour faire place à la future GT la plus vendue sur la planète (années 60) et suscitant un engouement sans pareil : la Datsun 240Z.

Avant cela, en 1966, Nissan a racheté Prince Motor Co. et leurs ingénieurs qui possédaient un vrai savoir-faire en matière de moteurs de course. La marque rachetée s’est notamment illustrée avec la R380 ayant battu plusieurs records de vitesse. A la fin des années 60, Nissan décidé de les mettre dans la même pièce que le bureau de design responsable de la première Nissan Skyline (2000 GT-R), et PAF! (ça fait des Chocapics?), une légende est née.

Côté look, Nissan jalouse la Toyota 2000 GT à tel point qu’elle s’en inspire. Elle reprendra aussi les codes de la Jaguar Type E pour son nez long, en vogue en Europe et surtout aux Etat-Unis (Mustang, Capri, Camaro, Barracuda, Trans-Am, Charger, etc.). On se retrouve ainsi avec une ligne similaire à une Ferrari Daytona bien que son format général se rapproche d’avantage d’une Porsche « Classic ».

Production de la Datsun 240Z

Le succès de la Datsun 240Z (principalement aux Etats-Unis) est tel que la production ne cesse d’augmenter. Le prix est imbattable (à partir de 3 526 dollars). La demande surpasse l’offre, et en 1970, les listes d’attente sont tellement importantes que les rares occasions se vendent plus chères que les neuves.

TOTAL : 116 712 exemplaires

Moteur (L24)

Les savants fous de Nissan ont carte blanche et vont piocher dans la banque d’organe de la marque pour bâtir le moteur. Ils utiliseront le 4 cylindres de la Bluebird 510 (1967) comme base et lui grefferont même 2 cylindres de plus. Initialement conçu avec un 6 cylindres en ligne OHC 2.0 litres de 130 ch, sa cylindrée va rapidement monter à 2.4 litres (d’où le nom de 240Z) en vu de l’exportation. Le bloc (désignation L24) sera couplé à deux carburateurs de type SU.

Les 6 cylindres du moteur « maison » japonais offre une très grande souplesse avec un couple disponible assez tôt à bas régime, sans pour autant gratifier son conducteur de violentes poussées d’accélérations à haut régime. Elle titille les 200 km/h avec une Vmax de 205 km/h. Le 0 à 100 km/h est expédié en 9 secondes. Rappelez-vous, nous sommes en 1969, c’est loin d’être ridicule. Cette même année, ses concurrentes directes, la Ford Capri mk1 (3000 V6 Essex) et la Porsche 911 type 901 (flat 6) offrent toutes les deux 130 ch.

Évolutions

Face à l’explosion de ses ventes, cette première génération de Z à le droit à des évolutions jusqu’en 1973, ou elle devient la 260Z. En 1971, la transmission est redessinée et la 240Z reçoit un nouvel arbre à came dont l’ancien causait des vibrations à un certain régime. Même année, une boîte automatique à 3 rapports est maintenant disponible. Elle héritera également d’une version « ZG » (exclusivité pour le Japon) équipée d’un nez plus affûté avec des optiques carénées et des passages de roues élargis.

Fiche technique synthétique de la Datsun 240Z S30

Au volant de la Datsun 240Z

L’ensemble du châssis reste moderne, et plusieurs pièces qui le composant sont empruntées d’autres modèles. On retrouve ainsi des suspensions indépendantes aux quatre roues, des bras inférieurs et ressorts hélicoïdaux, ou encore des freins à disques à l’avant et des tambours à l’arrière. Résultat, l’équilibre est là. Son long nez est un peu joueur (sous-virage) mais facilement rattrapé par un train arrière indépendant qui remet la 240Z dans sa trajectoire. Sa direction à crémaillère se montre également précise.

Bémol sur le choix des jantes, seulement en 14 pouces. La 240Z n’aurait pas souffert d’une monte en 15 pouces pour être plus performante sur routes sinueuses. Or, Nissan a préféré opter pour la carte du confort en offrant une monte en 175/80 R14 (ou « 175 HR 14 » avec la codification d’époque). Le pari fut gagnant. Autrement, l’agilité de la japonaise était la clé de son comportement routier. La fameuse philisophie du « light is right » de Colin Chapman, créateur de Lotus. Grâce à ses 1045 kg, son 6 cylindres en ligne pouvait pleinement s’exprimer. Un point important qui fut oublié par Nissan par la suite avec la 260Z, mais surtout la 280Z embourgeoisée et ses 1315 kg.

Bilan

La Datsun 240Z a réussi son entrée en piste avec un succès commercial sans pareil chez Nissan (à l’époque). Aussi performante qu’une Porsche 911 (901) pour la moitié de son prix, la japonaise est une alternative très intéressante face à une allemande qui n’avait pas encore la réputation qu’elle a aujourd’hui. Elle offre un compromis sport et confort presque imbattable pour un coupé sportif des années 60.

Sur le marché de l’occasion, passez votre chemin si vous ne voulez pas que l’on vous brise le cœur. Bien que produite à 116 712 exemplaires, elle reste plutôt rare en France. Une Datsun 240Z en bon état et sans corrosion (point noir du coupé vieux de plus de 50 ans) se paye entre 25 000 et 45 000 euros selon le kilométrage et la boîte de vitesses. Une 240Z de 1971 (donc restylée) en état « collection » à peine kilométrée (34 000 km) s’est vendue à 310 000 dollars aux Etats-Unis en février 2020. Les projets de restauration se trouvent à partir de 10 000 euros.

Galerie photo : Nissan-Datsun 240Z (S30)

Dossier youngtimer Nissan-Datsun 240Z

Source photo : Skillter

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