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Un pays européen augmente la vitesse à 150 km/h sur autoroute

Autoroute

Alors que certains pays européens envisagent de réduire la vitesse sur autoroute pour des raisons environnementales et de sécurité – comme la Belgique, où l’on débat d’une baisse à 100 km/h – la République tchèque adopte une approche radicalement opposée. Elle devient en effet le premier pays de l’Union européenne à relever officiellement la limite de vitesse à 150 km/h, une décision qui ne manque pas de faire débat.

Une mesure expérimentale sur un tronçon précis

Cette nouvelle limitation, qui remplace l’habituel plafond de 130 km/h, ne concernera pas immédiatement l’ensemble du réseau autoroutier. Elle s’appliquera uniquement à l’autoroute D3, entre Tábor et České Budějovice, dans l’ouest du pays.

Pour encadrer l’expérimentation, des panneaux dynamiques ont été installés afin d’afficher en temps réel la vitesse maximale autorisée. L’augmentation à 150 km/h ne sera possible que dans certaines conditions : circulation fluide, météo clémente et absence de travaux.

Une limitation flexible selon les conditions

La mesure ne consiste pas seulement à relever la vitesse : elle introduit aussi une gestion plus flexible. En cas de pluie, de brouillard, de forte affluence ou de chantier, la limite pourra être abaissée à 110 km/h, voire moins. Cette approche modulable permettra d’adapter la vitesse autorisée en fonction du contexte, un principe qui pourrait inspirer d’autres pays.

Le dispositif entrera en vigueur en septembre 2025. Si les résultats sont jugés satisfaisants, le gouvernement tchèque envisage d’étendre la règle à d’autres autoroutes, notamment la D1 entre Přerov et Ostrava et la D11 dans la région de Hradec Králové.

Quels effets sur la sécurité routière ?

L’objectif affiché est multiple : améliorer la fluidité du trafic, mesurer l’acceptabilité sociale d’une vitesse plus élevée et analyser l’impact sur la sécurité. Sur le papier, rouler à 150 km/h permet un gain de temps significatif sur de longs trajets. Les partisans de la mesure soulignent aussi que les voitures modernes sont aujourd’hui mieux équipées : freinage d’urgence, aides à la conduite, moteurs puissants et châssis conçus pour supporter des vitesses élevées.

Cependant, les opposants rappellent que la gravité des accidents croît de façon exponentielle avec la vitesse. À 150 km/h, la distance de freinage est nettement plus longue, et la moindre erreur peut avoir des conséquences dramatiques. De plus, une vitesse plus élevée implique une consommation accrue de carburant ou d’électricité, ce qui se répercute sur l’environnement.

D’autres pays européens entre réduction et expérimentation

La Tchéquie n’est pas la première à expérimenter une hausse de la vitesse maximale. En Autriche, un projet pilote avait relevé la limite à 140 km/h, mais il a été abandonné pour des raisons environnementales. En Italie, la législation autorise en théorie 150 km/h sur certaines autoroutes très sécurisées (trois voies par sens, bande d’arrêt d’urgence et contrôle par tronçon), mais dans les faits, cette règle reste rarement appliquée.

À l’inverse, certains pays ont pris la direction opposée. Les Pays-Bas ont réduit en 2020 la vitesse maximale à 100 km/h en journée pour limiter les émissions polluantes, même si cette mesure a été partiellement assouplie depuis.

Une Europe divisée sur la vitesse sur autoroute

Cette décision tchèque illustre la diversité des approches en Europe : certains pays privilégient la sécurité et l’environnement en abaissant la vitesse, tandis que d’autres misent sur la modernité des véhicules et la fluidité du trafic pour justifier une hausse. Le test grandeur nature prévu en Tchéquie sera donc scruté de près, car il pourrait ouvrir la voie à des débats similaires dans d’autres pays européens.

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