Depuis plus de trois décennies, la Renault Clio est une véritable référence de l’automobile européenne. Apparue en 1990, la citadine française s’est imposée comme un pilier du marché avec plus de 17 millions d’exemplaires vendus à travers le monde. Couronnée voiture de l’année à deux reprises (1991 et 2006), elle a longtemps dominé les ventes en France et s’est hissée régulièrement sur le podium européen. Autant dire que chaque nouvelle génération est scrutée de près. Avec cette sixième itération, Renault a décidé de prendre un virage audacieux, quitte à bousculer les habitudes.
Une citadine qui change de visage
Si la Clio 5 était jugée un peu trop conservatrice, la Clio 6 tranche radicalement avec les codes traditionnels du losange. Le design surprend d’emblée : certains observateurs évoquent des influences venues d’ailleurs, rappelant autant Ford que Nissan, et peinent à retrouver la filiation avec les Clio précédentes. Un risque assumé par Renault, qui a souhaité insuffler une dynamique plus sportive et moderne à sa citadine.
La face avant est sans doute la partie la plus marquante. Elle arbore une calandre hexagonale proéminente, encadrée par des feux minimalistes logés dans un masque noir. La nouvelle signature lumineuse en forme de C, plus géométrique que par le passé, renforce l’aspect expressif de l’ensemble.
De profil, la chute de pavillon donne un air de berline coupé, accentué par la possibilité d’opter pour des jantes de 18 pouces. À l’arrière, les feux en deux parties et le logo Renault centré sur le hayon, surmonté d’un discret aileron, parachèvent cette silhouette plus affirmée.
Un habitacle modernisé et technologique
À l’intérieur, Renault a cherché à hausser le niveau perçu. La planche de bord adopte désormais une présentation plus classique que le double écran en forme de L de certains modèles de la gamme. Deux écrans numériques équipent la Clio : une instrumentation de 7 à 10,1 pouces selon les versions, et un écran multimédia de même taille animé par Google (Maps, Assistant, Play Store). Une première sur le segment des citadines, qui garantit fluidité et ergonomie.
Les matériaux gagnent en qualité, avec du tissu ou de l’Alcantara selon les finitions. L’ambiance intérieure est rehaussée par des éclairages personnalisables. Dommage toutefois que certaines parties demeurent en plastiques durs, un compromis fréquent dans cette catégorie.
Trois finitions bien distinctes
La Clio 6 sera proposée en trois niveaux :
- Évolution : régulateur adaptatif, freinage d’urgence, maintien dans la voie, aide au stationnement arrière, écran central 10 pouces et climatisation.
- Techno : système OpenR Link avec services Google intégrés, climatisation automatique, caméra de recul, carte mains libres, vitres arrière surteintées et jantes alliage 16 pouces.
- Esprit Alpine : jantes 18 pouces, inserts Alcantara, chargeur à induction, aide au stationnement avant et latéral, avertisseur d’angle mort et présentation sportive spécifique.
Des moteurs plus puissants et économes
Sous le capot, la Clio 6 repose toujours sur la plateforme CMF-B, mais adopte de nouvelles motorisations. Le catalogue comprend un 1.2 TCe de 115 ch en boîte mécanique ou EDC, ainsi qu’un inédit 1.6 hybride E-Tech de 160 ch, remplaçant le précédent 145 ch. Ce dernier associe un moteur thermique à deux moteurs électriques et une petite batterie de 1,4 kWh. Les performances progressent (0 à 100 km/h en 8,3 s), tout en abaissant la consommation moyenne à 3,9 l/100 km et les émissions à 89 g/km de CO₂. À terme, un 1.2 ECO-G 120 ch fonctionnant au GPL complétera l’offre, avec une autonomie cumulée de près de 1 450 km.
Une nouvelle ère pour Renault
Avec cette sixième génération, Renault ne se contente pas d’un restylage : la Clio 6 incarne un véritable renouveau stylistique et technologique, qui pourrait influencer l’ensemble de la future gamme. Elle sera exposée en première mondiale au Salon de Munich, avant des essais programmés en novembre et une commercialisation début 2026. Les tarifs restent à confirmer, mais devraient démarrer au-delà des 20 000 €, marquant une hausse par rapport à l’actuelle.
La Clio reste fidèle à son héritage tout en osant une rupture. Un pari risqué, mais qui pourrait renforcer encore un peu plus sa légende.