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Ford Sierra RS Cosworth : le cygneau est-il devenu un beau cygne ?

Par François - 17 avril 2018
Ford Sierra RS Cosworth

Attachez vos harnais et relevez vos tablettes, car on va parler aujourd’hui de la célèbre et caractérielle Ford Sierra RS Cosworth.

Conçue à l’aide du spécialiste anglais Cosworth, et d’abord présentée sous forme de concept-car lors du Salon automobile de Genève 1985. La Sierra RS Cosworth fut ensuite produite en petite série l’année suivante, soit en 5000 exemplaires, dans le seul but d’obtenir rapidement l’homologation en groupe A.

Un design avant-gardiste

Sierra RS Cosworth

Dans les années 80 en terme de mode, vous aviez les coupes mulets, mais surtout l’apparition des premiers ailerons « pelle à tarte ». Chez Ford c’est la Sierra RS Cosworth et l’Escort RS Cosworth qui s’y sont collés, mais vous aviez aussi le même type d’aileron sur la Peugeot 205 Turbo 16.

Ensuite, lorsque vous tourniez autour de cette Sierra RS Cosworth, vous remarquiez aussi des détails encore peu communs comme des sorties d’air sur le capot, des passages de roue élargis, ou encore un grosse grille centrale à l’avant du capot.

Un héritage sportif

Sierra RS Cosworth

La Sierra RS Cosworth était ni plus ni moins d’une déclinaison homologuée de la version rallye (groupe A) où régnait Volvo, Rover, Lancia, BMW et Mercedes. Plus économique et aussi performante, elle devint rapidement la bête noire des BMW M3 e30 et Mercedes 190E 2.3-16, particulièrement sur routes et circuits.

A l’intérieur en revanche, on pouvait presque croire être dans une version classique type 2L injection. Seuls les sièges Recaro et le sigle RS sur la boite à gants nous ramenaient à la réalité. Heureusement, ce manque de détails esthétiques et sportifs disparaissait de votre esprit dès lors que son turbo Garrett T03B commençait à vous secouer dans tous les sens…

Un turbo-lag surprenant

Sierra RS Cosworth

Son turbo Garrett T03B soufflait très fort (0,7 bar de 3000 à 6000 tours). Et pour l’époque, sortir 204 chevaux d’un 4 cylindres de 2.0L, il y avait que Cosworth pour le faire. Le couple était loin d’être ridicule : 276 Nm. Vous pouviez ainsi compter sur 80% de cette puissance dès 2300 tr/min et jusqu’à 6000 tr/mn, permettant ainsi à la bombinette d’avoir un temps de réponse réduit par rapport à ses concurrentes.

Autant vous dire qu’il y avait de quoi surmener les 15 pouces de la Sierra RS Cosworth chargés de transmettre toute cette puissance sur la route. Vous étiez d’ailleurs prévenu de cette puissance par la couleur rouge de la culasse !

Une authentique voiture de sport

Sierra RS Cosworth

Sur la route, soyons transparent en disant que la Sierra RS Cosworth n’était pas le meilleur exemple des liaisons au sol. La suspension arrière à bras tirés et le train avant de type MacPherson se traduisaient par un guidage approximatif malgré de bonnes barres anti-roulis. Malgré ces défauts et ses pneus/jantes en 15 pouces, Ford avait eu la bonne idée d’ajouter un différentiel autobloquant sur le pont arrière Ferguson et une direction assistée directe et précise. Notez toutefois que vous pouvez vous-même corriger ces erreurs de nos jours en remplaçant simplement les amortisseurs d’origine par des amortisseurs à gaz à double tube Sachs, plus économiques et plus efficace.

La conduite n’était donc pas de tout repos, et certains s’aventuraient même à dire que cette Sierra RS Cosworth essayait de vous tuer si vous ne lui apportiez pas l’attention nécessaire ! Seulement assisté de disques 282 mm pincés par des étriers à 4 pistons et d’un ABS Teves, voilà ce dont vous disposiez pour ne pas finir dans le fossé. Elle nécessitait un engagement très physique, comme toute vraie sportive…

Pour conclure sur la Sierra RS Cosworth…

Sierra RS Cosworth

Pourquoi en acheter une ? Transmission par propulsion, joueuse et plus accessible financièrement que ses concurrentes, la Sierra RS Cosworth est une voiture extra, aussi bien pour les yeux d’un connaisseur que sur la route, ce qui n’est pas nécessairement le cas avec toutes les youngtimers de sa génération…

Pourquoi faut-il la fuir ? A moins de sortir uniquement avec votre club fordiste du coin, le look est difficile à assumer, et encore plus d’année en année. Je pense notamment au fait que votre plus grand challenge sera de défendre auprès de vos détracteurs la présence et l’utilité de son gros aileron pelle à tarte.

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